DE L`ALTIPLANO A L`AMAZONIE
LE LAC TITICACA
Menu du jour : Avocat, poulet riz frites et salade de fruits accompagne d`un Pisco (apéritif) et mate de coca. Nous sommes bien au Pérou dans un train, pas dans le meilleur TGV de France, mais dans un train péruvien avec les locaux en classe économique! Et nous serons servis à nos places. Ce train nous emmène vers le lac Titicaca. Ce confort n’est qu`apparent car tout dégénère bien vite lorsque la locomotive est enlevée lors d`un arrêt, sans explication. A nos questions, toujours la même réponse " nous repartirons dans 15 minutes… " Nous attendrons 3 heures le retour de la locomotive.
Puno, c’est la rencontre avec des températures plus basse. Un ciel gris et pas de distributeur pour notre master card! Les douches chaudes, nous ne connaissons toujours pas et quand nous avons l’opportunité d’en prendre une, c`est toujours dans des conditions précaires. Dans les chambres d`hotels, pas de chauffage… et la température baisse…
Peu importe! Car Puno c`est surtout le bord du lac Titicaca, le plus haut lac navigable du monde a 3800 m d`altitude avec ses 175 mètres de longs et ses 8000m2. Nous partons dans un premier temps pour l`ile d`Uros. Les vélos sont confies à l`office de tourisme qui les mets sous bonne garde car c`est l`armée qui tient l’office de tourisme! L`ile d`Uros est une ile flottante battit a partir de roseaux. Tout est en roseaux, l`ile, les maisons, les bateaux. Les habitants vivent a 95% du tourisme, la journée les femmes , les enfants et les vieillards accueillent les touristes, les hommes travaillant a Puno ou Juliaca. Paradoxe sur ces iles flottantes, certaines maisons sont equipées de panneaux solaires…
4 heures de navigation plus tard sur les eaux bleutées du lac, nous accostons sur l`ile d`Amantani. Cette ile a choisi de maitriser son tourisme. Ce sont les habitants eux mêmes qui reçoivent et hébergent les touristes d`une facon controlée. Notre famille d`accueil, nommée Flores, nous fais découvrir la vie sur l`ile. Nous assistons a la préparation du repas. Dans une pièce obscure de 1,50m sur 2m avec pour cuisinière, un feu de bois dans un des coin de la piece, des poules et des cochons d`indes qui mangent les épluchures par terre. Le jour de notre visite c`est la Pentecote. Grande fete… C`est l`occasion pour les habitants de l`ile de danser et de boire toute la journée. Sur le même terrain, c`est trois groupes de musique et de danse qui jouent les uns a cote des autres dans une certaine cacophonie. La fête se déroule en haut de la colline, les boissons (biere et alcool blanc) ont été transportées par caisses entières sur le dos des femmes. Pour ce jour particulier les bières ont remplace dans ces tissus colores les légumes et fruits habituels. C`est la fête. On danse et on boit jusqu`a la tombée de la nuit…
Le diner se partage avec la famille dans la petite cuisine a la lueur du feu avant de rejoindre notre lit de paille.Apres une nuit ou la température exterieure est probablement descendue en dessous de zéro, nous observons après le lever de soleil une luminosité extraordinaire sur le lac. Le petit déjeuner est pour nous assez original : riz et frites et en plus tiède…mais nous nous sommes fixes comme règle de notre voyage de manger ce qu`il y a dans notre assiette
Nous gagnons l’ile de Taquille en une heure de navigation. Cette ile nous évoque la Grece avec ses couleurs du Grand Bleu et ses cultures en terrasses. Ici la vie est basée sur la communauté. Toute la population travaille pour la collectivité. L`argent est reparti selon les besoins de chaque famille. Les hommes du village tricotent des gilets et des bonnets tandis que les femmes tissent de très jolies chemises en grosse toile et filent la laine. Les bonnets sont portes par les hommes. Les couleurs de ceux-ci donnent le rang social et la situation familiale de celui qui le porte : responsable du village, célibataire, marie ou en recherche de liaison. Dans ce cas c`est la position du pompon qui est déterminante ! les travaux de tricotage s`effectuent tout au long de la journée et quelque soit l`endroit : dans la rue, sur la place, a la barre d`un bateau… Ce fut le cas pour le barreur qui nous ramene a terre.
Nous observons dans un champ en terrasse un agriculteur repondre a un appel sur son telephone portable… Equiper l`ile de telephone reviendrait trop cher, comme dans beaucoup de regions isolees, la societe " Entel " donne des facilites pour s`equiper d`un telephone cellulaire. Sur notre trajet nous remarquons de meme la presence de tres grandes antennes satellites, en pleine campagne au milieu de nulle part ou a cote de tres simples maison de terre et de toits de paille…
C`EST A 2 KILOMETRES !
Le lac Titicaca est la transition du Perou vers la Bolivie. La route qui doit nous mener a la frontiere ne devait faire " que 2 kilometres et sans trop de montees ". C`est toujours la meme description. Le " 2 kilometres " se traduit en plusieurs heures de route et plusieurs centaines de metres de deniveles ! A nos questions sur la distance et le denivele, au lieu de nous dire " je ne sais pas " la reponse est : " 2 kilometres et….plano " !
Il est vrai que les compteurs des vehicules (voitures, bus, camions) ne fonctionnent jamais ou alors ils sont a droite car les vehicules sont tres frequement des secondes mains arrivant du Japon. Notre repere fiable est devenu " l`heure-bus ".
1 heure en bus = 1 heure en velo…
SOIREES CHEZ L`HABITANT
Avec la temperature qui descend, nous rescentons le besoin de nous rapprocher des populations. Ce sera l`occasion pour nous de taper aux portes le soir pour trouver abri, securite, boissons chaudes, repas locaux et echanges tres enrichissant. Nous constatons qu`avec les degres qui descendent, l`accueil devient parfois difficile. Nous debutons par une epicerie ou nous partageons toute la soiree avec la mamita et dormons dans l`epicerie, la tente montee a l`interieur de la piece ! Nous nous voyons offrir boissons chaude et plat unique que nous partageons avec la famille. Liliane remarque que nous sommes les seuls a avoir de la viande dans nos assiettes alors que la famille, elle, n`a que riz et patates Nous comprenons seulement le lendemain que l`epicerie est egalement le salon, la salle a manger et la chambre a coucher de la mamita, sa derniere petite fille et son grand fils dans le meme lit… Inutile de preciser que cette piece n`est pas equipee de commodites et qu`a la grande joie de Pierre nous devons aller..dans la rue ! Un autre jour, c`est dans une station service que nous trouvons refuge. Au matin nous devons plier rapidement, l`employe qui nous avait prette sa chambre nous demande de vite partir, son patron arrivant soi disant.
Au bord du lac Titicaca, c`est dans une caserne d`une capitainerie, avec les militaires. Nous avons l`occasion d`assister a la revue, le chef allonge sur un canape, la television a fond et les subordonnes au garde a vous pour le rapport ! Cette situation evoque de bons souvenirs pour Pierre et une premiere pour Liliane, cela ne lui fait pas de mal de gouter a la vie de caserne. Un lit en ferraille superpose avec de tres bonnes couvertures en plus de nos duvets pour nous aider a affronter la nuit glaciale et nous proteger de la lumiere, les releves se faisant toutes les heures…
Les familles qui nous accueillent semblent preserver leur intimite mais aussi la notre. En effet, les repas que l’on nous offre ne sont pas toujours pris en commun avec elles. Pourtant, une fois, on nous donne le lit des parents , une autre nous dinons avec le pere, nous mangeons tous les trois dans la meme gamelle avec les mains de delicieuses patates preparees par la mamita. Celle-ci reste assisse par terre, mange avec son fils a 4 metres de nous. Dans un autre foyer, apres au moins 2 heures de discution avec le pere, la mamita ne parlant que quechua, la nuit tombante nous apporte un bol de riz avec de tres bonnes patates et bien sur une boisson chaude. Nous ne demandons qu’un endroit pour dormir, a l’abri en securite et nous acceptons tous ce que l’on nous propose. Attention a notre retour, vous etes prevenus… De plus, nous nous faisons une obligation de finir les ``plats`` .
Pour les toilettes (c`est souvent la preoccupation de Liliane), nous rencontrons des situations cocasses. Par exemple, a la campagne, Liliane demande ou sont les ``Banos`` avec son roulot de papier toilette pour qu`il n`y est aucune confusion. La mamita fait signe d`aller loin loin loin avec sa main… Pierre, dans son dos pouffe de rire. Une autre fois, apres une soiree bien arrosee a la chicha, nous avons aussi fete la coupe d’Europe, le pere de famille qui nous accueille, nous accompagne a notre chambre. Nous n`en avons pas demande autant, il y a meme l`electricite dans notre chambre. Le pere nous propose de nous montrer les toilettes, la nuit est tombee depuis plusieurs heures. Il ouvre une porte et nous dit : ‘c’est la !’. On le suit, c`est l`obscurite dans un premier temps, puis nous reconnaissons la rue ! ! ! ! " Et oui, nous n`avons pas l`eau courante dans la maison alors on fait dans la rue " nous explique-t-il.
Le lendemain, nous pouvons mieux comprendre et apprecier le spectacle. Nous devons preciser, que cette ville, Totora, a ete touche par un tremblement de terre il y a 2 ans. De nombreux travaux restent a faire pour tout reconstruire, mais tout de meme cela n`explique pas tout…
LA FETE
Par hasard de circonstances nous traversons de nombreuses villes qui sont en pleines celebrations : Amantani et les 3 jours de fete de la Pentecote ; La Paz, le Gran-Podder, le plus grand carnaval de l`annee, un mixte entre le carnaval de Rio, la musique andine et la nourriture a profusion ; Totora, les 25 ans de la region arroses a la Chicha ; Potosi et la fete de la san Juan (Saint Jean) alors qu`en France c`est les feux de la Saint Jean, a Potosi on fete la nuit la plus froide de l`annee et nous pouvons vous le confirmer ! Aussi a San Benito le 29 juin la San Pedro et San Pablo. Cette nuit la, c`est dans une classe d`un college tenu par des soeurs que Liliane souhaite se proteger car elle craint les petards de fabrication artisanal qui partent dans tous les sens… Nous croiserons souvent des defiles d`eleves et de militaires les samedis et dimanches.
Les Boliviens font vraiment la fete " a la Bacchus " . La biere coule a flot, ils dansent. Un grand moment.
Et bien sur le 3 juillet, c`est avec du champagne chilien que nous fetons l`anniversaire de Pierre mais cette annee pour changer…sans feux d`artifices !
RENCONTRES AVEC LES VOYAGEURS
C`est a partir du lac Titicaca que nous commencons a rencontrer d`autres voyageurs au long cours. Michele et Christian, des savoyards qui ont tout laisse pour vivre une annee avec deux enfants Lucie et Victor de 5 et 6 ans, a travers l`Amerique du Sud en utilisant les transports locaux. Ces enfants nous racontent leurs souvenirs de routards et notamment la degustation de fourmis en Equateur… Comme tout voyageur et meme a leur age ils ont appris a manger ce qu`il y a dans leur assiette. Nous croisons nos premiers voyageurs a velo sur une longue ligne droite. Un couple de professeur Belge. Un pincement au coeur en les apercevant. Bizarre… Nous avons l`impression d`apercevoir notre miroir…(bien qu`eux meme bien plus grands que nous et leur velo bien plus leger que les notre !) Nous apprenons que lors de leur derniere nuit au Bresil, ils se sont faits braques dans leur chambre d`hotel et devalises la totalite de leur materiel. Suite a cet evenement, ils avaient songes a abandonner, mais ont decide de continuer grace au soutien de leurs proches. Plus au sud c`est Michel du Mans, seul a velo, informe par l`office de tourisme d`Uyuni qui viendra a notre rencontre pour savoir si nous connaissons l`autre francais qui est tantot 4 jours, tantot 2 jours en avance sur lui ! Ces deux cyclistes qui ne se connaissent pas se suivent depuis plusieurs semaines. Enfin, en plein Salar d`Uyuni et a la tombee de la nuit, ce sont Arno et Gilles que nous rencontrons. Ils viennent de passer une journee a errer dans le salar par une faute d`orientation faite des le depart le matin. Epuises par cette journee, ils preferent un lit douillet en hotel alors que nous choisissons de planter ou plutot poser la tente sur le salar par la nuit certainement la plus froide de notre sejour en Amerique du Sud (-20 degres).
LE SALAR D`UYUNI
Nous en revions depuis longtemps… Apres une dure nuit en bus de La Paz pour rejoindre la ville d`Uyuni, nous nous retrouvons au petit matin dans ce bus pour finir la nuit. Le froid nous monte des pieds jusqu`aux genoux ! Au petit matin, nous decouvrons une ville assez deprimante et dans un vent tres violent. Apres avoir passe la matinee a nous rechauffer et nous ravitailler, nous nous equipons de plusieurs couches pour partir plein vent de face ( On vous l`a deja precise, lorsque nous nous approchons d`une etape importante pour nous, les conditions meteo nous font payer la dimension de notre visite !)
Sur une petite piste de tole ondulee qui nous mene vers le salar 30 kilometres plus loin. Nous l`apercevons longtemps de loin avant de l`approcher de plus en plus pres. Et en fin d`apres midi, dans une luminosite speciale pour photographe nous debutons notre route sur le salar. Un spectacle grandiose sur cet immense desert de sel. A 3700 m d`altitude, aussi grand que deux departements francais soit 10 000 km2. Seuls quelques ilots volcaniques troublent la platitude de ce bijou de la planete. Sur 40 metres d`epaisseur alternent couches de sel et de glaise. Horizon a l`infini d`une nettetee parfaite… Une ligne si droite qu`elle en parait legerement courbe. Apres cette fameuse nuit a –20 degres, nous sortons de notre tente pour voir le lever de soleil et apprecier cette nature feerique dans un silence total. Il n`y a pas un souffle de vent. Nous avons l`impression d`etre sur la neige et nous ne cessons de contempler cette vision innoubliable. Un dejeuner dehors avec l`onglee aux pieds et aux mains puis nous partons rouler sur ce desert avec un oeil sur notre compas. Le craquement des roues sur le sel est delicieux a entendre ! ! Le sel prend des formes hexagonales. Personne a perte de vue devant et derriere… Seulement en milieu de matinee, des 4x4 qui passent puis se transforment a l`horizon comme une aiguille. Nous nous prenons a delirer sur les images que provoquent la conjonction entre le blanc, blanc pur et le bleu, bleu cyan… Notre seul regret est de ne pas prendre le temps de poursuivre notre route jusqu`a Laguna Colorado et Laguna Verde qui nous fascinent egalement par leurs couleurs. Nous apprenons par la suite que, a cause du vent a plus de 100 km/h, dans cette region la, notre evolution n`aurait pas ete possible en velo.
POTOSI
Nos velos sont endommages par notre periple autour du Salar, c`est pour les reparer que nous rejoignons en bus par une nouvelle nuit glacee la ville de Potosi et ses mines d’Argent. A 4000m d’altitude, ville declaree Patrimoine naturel et culturel de l’humanite par l’Unesco depuis 1987, cette ville est nee au pied du SUMAJ ORCKO (la plus belle montagne en quechua). Cette montagne couleur or, connus des Indiens de l’Altiplano fut exploitee pendant trois siecles des l’arrivee des Espagnols. On dit que la mine aurait produit suffisament pour paver d’argent une route a deux voies de Potosi a Madrid !
Il y a eut jusqu a 10 000 galeries dans la mine et plusieurs milliers d’entrees. Aujourd’hui les mines ne sont plus exploitees par le gouvernement (qui ne voulait plus etre responsable des accidents mortels). Mais par des entreprises privees et de nombreuses cooperatives.
Les privees utilisent des moyens mecaniques et organisent le travail des employes. Dans les cooperatives, les mineurs sont remuneres a la tache sans limite horaire, sans aucune protection sociale et en plus ils doivent soustraire de leur salaire deja derisoire l’achat de leur equipement et du materiel (la dynamite-en vente libre dans la ville ; le carbure de calcium pour la lampe ; les feuilles de coca et les cigarettes). 3 000 mineurs travaillent actuellement dans les mines. Pour mieux nous rendre compte, nous descendons dans la mine San Miguel (equipe de bottes, veste, casque et lampe). Avant la visite, notre guide nous fait acheter des cadeaux pour les mineurs (feuilles de coca, cigarettes et dynamites). La visite commence par le passage de deux lieux ou les mineurs se rendent chaque jour, l`un aupres du dieu de la mine ( el dio) l`autre aupres du diable de celle ci ( el tio) pour y effectuer des offrandes. Ce sont des statuettes de terres couvertes de feuilles de coca, entourees de bouteilles d`alcool vides et de megots de cigarettes. Nous evoluons dans de longs tunnels etroits ou l`on marche courbes en deux. Pour acceder au niveau inferieur, nous empruntons des passages etroits ou il faut escalader avec aucune securite et le vide d`une dizaine de metres en dessous de nous. Nous croisons des mineurs qui empruntent le meme trajet mais avec des charges de 30 a 40 kilos sur le dos. Lorsque les mineurs rentrent dans les galeries, c`est pour 10 a 12 heures. Sans boire d`eau ni manger, leur seule source d`energie, ils la trouvent dans la mastication de la coca. Ils prennent environ 50 feuilles dans la bouche qu`ils mettent en boule et laissent entre la machoire et la joue. Cela leur dure environ deux heures. Lors de la visite le guide s`arrete pour donner les cadeaux aux mineurs, cette distribution fait partie integrante de la visite et contibue a une aide pour eux. Nous echangeons peu avec les mineurs
Tout le travail est manuel, de la pioche a la brouette, nous sommes revenus en plein `Germinal`. Dans ces conditions de travail, l’esperance de vie ne depasse pas 45 ans… Il n`y a pas d`age minimum pour commencer a travailler. Nous avons croise un jeune de 12 ans… Vous pouvez donc imaginer avec quel bonheur nous sommes remontes a la surface !
SUCRE – COCHABAMBA
Il faut savoir que Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Et oui, ce n`est pas La Paz. Nous retrouvons a Sucre, 2790m, la chaleur orientale apres les rigueurs de l`altiplano. Nous quittons cette ville blanche, bijou de l`art baroque pour rejoindre Cochabamba par des pistes encore tres montagneuses et en tres mauvais etats. Avant de quitter l`Amerique du Sud, Pierre souhaite (beaucoup plus que Liliane qui se laisserait tenter par du farniente…) finir cette partie du voyage par la ‘ Bolivie profonde`. Nous ne sommes pas decus ! Chemins defonces – deniveles importants jusqu`au dernier jour – mais quel bonheur de se retrouver le soir en milieu de col avec un rechaud au gas oil qu`il faut prechauffer pendant 30 minutes et qu`au bout de 25 minutes, on se reduit a manger…le dejeuner du lendemain ! Les efforts seront une fois de plus recompenses car nous arriverons a Cochabamba et serons acceuillis par Helena, la mere d`Ana notre amie de Vichy. Nous serons recus royalement et pourrons tranquillement apprecier la qualite de vie a Cochabamba et nous preparer a notre retour sur le Nord de l`Amerique.
Nous ferons une fois de plus reparer nos portes bagages avant tres endommages par les pistes defoncees. Nous decaperons nos bicyclettes ainsi que nous meme et surtout apprecierons les qualites culinaires de la cuisine d`Helena.
LA COCA
Nous nous rendons en Amazonie et ou nous souhaitons en profiter pour voir un champs de coca. On nous assure qu’a Villa Tunari, a 160 kilometres soit 4 heures de bus de Cochabamba et 268m d’altitude, sur la route principale pour Santa Cruz, nous aurons la possibilite d’en voir, c’est une region importante de production.
La premiere demi-journee, nous visitons un parc naturel animalier dans ‘el Parque Ecoturistico Machia’. Des animaux, arrivant la plupart du temps de cirques, sont en " stage de reabilitation ". Des singes, pour la plupart, mais aussi des perroquets et un puma, apprennent l’autonomie et la vie en liberte. Pour cet apprentissage, des jeunes benevoles venant du monde entier, prennent en charge un animal pour une periode de 2 semaines au moins. Les animaux qui arrivent, ont souvent ete maltraites, et peuvent avoir des reactions inattendues. L’objectif de l’association, est de rendre la liberte a ces animaux. Elle reussit assez bien mais manque de fond, le gouvernement tolere leur presence dans le parc, mais ne donne aucune aide financiere. En visitant le parc, nous decouvrons le densite de la foret amazonienne. Le lendemain nous profitons d’une piscine naturelle, au milieu de la ‘jungle’. La nature est riche, de tres nombreux petits poissons dans les rivieres, de magnifiques papillons avec des couleurs surprenantes et aussi grand qu’une main, les arbres sont immenses et se dirrigent vers le ciel comme des fusees, les chants d’oiseaux nous abrutissent et nous enchantent.
Nous partons a la recherche d’un champ de coca. Nous remarquons, a chaque fois que nous demandons a un taxi de nous mener sur les lieux de production de la coca, un recul dans un premier temps puis une reponse categorique : il n y a plus de production ici, le gouvernement a tout arrache… Liliane en vient meme a expliquer que nous ne sommes pas des espions du gouvernement, que c’est par simple curiosite et pour notre culture personnelle. Nous finissons par trouver un guide qui, sur le principe accepte de nous accompagner. Il y a 4 heures de marche au moins (aller-retour), et ne souhaite pas le faire en milieu de journee a cause de la chaleur. En effet, a midi, il fait 35 degres et un taux d’humidite important. Le temps est passe et nous devons songer a repartir. Nous rentronns sans voir notre champs de coca. Au retour, notre bus est fouille par la police. On apprend qu’il y a une tension tres importante dans ce secteur, a cause de la coca. L’exploitation de la coca est interdite, seulement un certain nombre de plantations (anciennes) sont autorisees pour la mastication. La majorite de celles-ci ne sont pas officielles. Mais lorsque l’on voit les quantites sur les marches, on devine l’importance du ‘trafic’. Toutefois, dans les jardins, il est autorise d’avoir un plan de coca. Cela va nous permettre de le prendre en photo et de savoir a quoi cela ressemble.
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Apres plus de deux mois en Amerique du Sud, nous tournons nos premieres pages de notre aventure de ce tour du monde a velo. Cette experience unique que nous avons choisi de vivre cette annee, nous sentons que desormais nous la realisons pleinement et nous voudrions parfois rester plus longtemps chez nos hebergeurs pour mieux decouvrir et comprendre leur vie de tous les jours…mais nous sommes conscient que nous nous sommes fixes un certain rythme (un pays par mois) pour en voir le plus possible et dans des pays parfois tres eloignes les uns des autres… Le velo nous permet d`apprecier le pays dans la generosite de ces paysages et dans la rencontre avec les gens mais il ne nous permettra pas d`avoir qu`une vision aussi profonde que nous le souhaiterions car nous avons …de la route et a 15 km/h de moyenne, cela prend du temps !
Avec les vacances scolaires c`est avec beaucoup de plaisir que nous retrouvons Marion, la fille de Pierre qui nous rejoint au Canada a Vancouver pour un autre rythme de vie et un partage nouveau de nos rencontres et de notre voyage.
Nous vous souhaitons d`excellentes vacances d`ete a tous et un beau 14 juillet ! ! ! ! ! ! !
A tres bientot
Liliane et Pierre