BEIJING (PEKIN) – GRANDE MURAILLE – SHANGHAI

 

«  Ne vous désolez point d être méconnu, mais désolez-vous de méconnaître autrui »

                               (Confucius, grand sage chinois- 551à 479 av JC)

 

La Chine … cela évoque quoi pour vous ? 

La Grande Muraille, Mao et son petit livre rouge,  Tiananmen et les manifestations de 1989, une population privée de liberté, des contrôles policiers, un pays refermé sur lui-même mais en train d’ouvrir ses frontières, un potentiel commercial, des contrôles policiers, le pays de la soie 

C’était l’image très floue que nous en avions. En décidant de la parcourir en vélo, nous voulions la vivre de l’intérieur malgré les nombreuses appréhensions que nous avions.

 

 

« WO SHI FAGUO YEN »

Le déballage des vélos a l’aéroport est un moment toujours délicat. Nous cherchons à chaque arrivée un lieu retiré pour pouvoir remettre les bicyclettes en état. Nous nous sentons dans un premier temps observé puis encerclé et rapidement interpellé par les Chinois autour de nous…Après être passé quasiment inaperçu au Japon, nous sommes une heure après notre arrivée entourés de dizaines de curieux…Bienvenue en Chine !… Cela promet…Avec l’aide de quelques personnes nous réajustons la partie inférieure de notre panneau en caractères chinois. Lili apprend sa première phrase « Wo shi faguo yen » …je suis française ! C’est une des rares phrases que nous saurons prononcer à peu près correctement mais o combien symbolique de nos contacts, le mot « faguo » résonnera immédiatement en écho par les Chinois autour de nous…Faguo…faguo…faguo !

Avec notre carte détaillée à 100% en caractère chinois en complément de notre carte nationale (en pinyin), nous choisissons de prendre l’autoroute qui relie Pékin.

En effet, nous avons peur de nous égarer sur des petites routes et nous voulons nous octroyer un peu de temps d’adaptation pour nous familiariser avec ce nouveau contexte…

 

Pour trouver un abri pour la nuit, nous quittons l’autoroute. Premier village… la route devient immédiatement terre… les murs des façades de maisons délabrés… la population vit dehors… Premiers « Nihao »…bonjour…premiers vélos…pousse-pousse…transportant des charges énormes de maïs… Nous avons l’impression de nous replonger dans l’ambiance d’Amérique du Sud que nous avons tant apprécié. Nous débouchons sur le marché au cœur du village… Imaginez la scène…nous deux avec nos vélos…tout le monde nous dévisage… s’interrompt dans ses activités pour mieux nous examiner…puis commence à nous parler. Nous ne comprenons rien de rien de tout ce que l’on nous dit…mais cela semble plutôt sympathique comme accueil ! Nous ne rêvons pas, nous sommes bien en Chine et les regards scrutateurs seront notre lot quotidien jusqu’à la fin de notre séjour…Une jeune étudiante fière de parler quelques mots d’anglais nous vient spontanément en aide et nous sert d’interprète pour trouver notre hébergement avant de nous quitter. Une femme nous prend ensuite en charge et nous emmène faire la visite des commerçants. Nous découvrons la boulangerie, espace étroit avec cuisson à la vapeur dans un va-et-vient incessant de tout le village…On nous propose également d’autres mets, on nous parle en chinois, nous nous expliquons par gestes tant bien que mal! Nous échouons dans une petite pièce d’une maison à plusieurs familles. Comme décor, calendriers aux murs  de terre en guise de tapisserie, un lit métallique avec planches comme matelas et la place pour nos vélos à coté de nous. C’est tout ! La vie de la famille semble concentrée dans la cour intérieure, c’est là que l’activité commune se passe…cuisine, repas, lessive, jeux des enfants, échanges…

Le lendemain, c’est avec une superbe musique chinoise que nous sommes réveillés en douceur. Nous sommes prêts pour entrer dans la capitale, Beijing !

 

 

 

 

 

PEKIN…PEDALER EN COMPAGNIE DE MILLIERS DE CHINOIS A VELO

Nous arrivons dans Pékin le premier octobre, fête nationale (anniversaire de la fondation de la république populaire de Chine)… Celle-ci est suivie de plusieurs jours fériés, le premier est un lundi, c’est donc toute la semaine qui est fériée. Pour rattraper le retard, la reprise du travail et de l’école s’effectuera pour tous le dimanche 8 octobre. Les Chinois n’ont pas beaucoup de vacances et cette semaine est l’occasion de se déplacer pour visiter leur pays …

Nous ne sommes donc pas « seuls » pour visiter la ville, les Chinois arrivent de toutes les provinces.

Lors de la visite de la Cité Interdite, nous sommes pris en photo à plusieurs reprises par des Chinois. En effet, c’est surtout Lili qui est extrêmement sollicitée et qui se prête à ce jeu, très amusant mais il ne faudrait pas trop que cela dure.

Nous décidons de nous diriger vers la Grande Muraille de coté de Sumataï.  Site moins touristique que Badaling et beaucoup plus authentique, bien que le terme authentique n’est pas vraiment un sens en Chine. En effet, les monuments ou sites historiques sont maintenus en états sans vraiment avoir le soucis du respect de « l’authenticité » . Par exemple, les piliers de la Cité Interdite sont repeints régulièrement et les couleurs rouges ne sont pas toujours les mêmes…

Nous nous déplaçons avec beaucoup de plaisir dans cette ville et ce pays, même si les panneaux indicateurs ne sont pas toujours faciles à « décrypter ». Les voies pour les vélos sont, par moment, aussi larges que celles des voitures. Mais nous devons tout de même vous dire que les Chinois n’ont aucune notion du danger sur la route. C’est l’anarchie totale… Sur la voie pour les vélos, la circulation peut se faire dans tous les sens. Nous croisons des charrettes tractées par des hommes, des vélos ou bien encore des ânes, des tricycles avec des chargements imposants (paille, carton, famille,…), mais aussi des voitures qui doublent à droite. Les chauffeurs ne connaissent évidemment pas les règles de priorité. C’est la loi du plus gros, du plus culotté, qui est une règle de conduite dans la vie de tous les jours. Nous avons l’occasion de voir de nombreux accidents.

Mais nous nous sentons bien malgré tout. Une fois que les pseudo-règles de conduites sont acquises, nous nous déplaçons avec une grande facilité.

Notre découverte de ce pays est aussi marquée par l’apprentissage de ses particularités…ici, cracher est un sport national…Précédé d’un long raclement bien profond et bruyant, les Chinois distillent leurs microbes de cette façon. Partout où qu’ils soient, hommes, femmes et enfants, dans la rue, dans un restaurant, dans leur maison ou celle de leur voisin, ils crachent. Est-ce à cause de la pollution ou est-ce un réflexe ? Hélas, nous nous contenterons de subir cela à la fois amusés et surpris par ces comportements.

 

APPRENTISSAGE DIFFICILE…

Sous les conseils de Jean-Paul de l’ambassade de France qui nous accueillera à Pékin, nous avons pour objectif de nous mettre sous la protection de quelqu’un pour la nuit. En direction de la Grande Muraille, c’est dans un petit village que nous débutons notre premier « knoking ». Nous voyons une sorte d’école et allons demander aux gens sortant d’une pièce. Un groupe se forme aussitôt autour de nous et nous parvenons à l’issue d’un long moment à nous faire accepter dans l’une des salles. Nous pensons que c’est gagné, les vélos rentrés, quand un homme et une femme nous demandent nos…passeports ! Nous les leur montrons mais sans les lâcher des mains. Pierre est  scié «  c’est la première fois que l’on exige nos passeports pour un hébergement ! » Ils finissent par être satisfait mais une autre dame se présente face à nous, consulte à nouveau nos papiers et nous demande de la suivre en montrant une direction. Nous sentons le mauvais coup mais vu son insistance et la pression du groupe nous la suivons. Elle nous devance avec son vélo expédiant de temps en temps quelques doux crachats sur les côtés…Elle fait mine de faire la course avec nous. Nous réalisons que nous prenons la direction de la sortie du village. Un peu plus loin, nous voilà arrivés devant un…hôtel !  « La sal…, pensons-nous ! Pierre peste de rage et crie à plusieurs reprise « meille wo fan dienne » (pas d’hôtel) et ne peut s’empêcher de lâcher quelques mots de la langue française (ça soulage. Elle continue à nous montrer cet hôtel alors que nous sommes déjà racolés pour le dîner du soir mais nous reprenons la route pour un autre village…                                                              Nous vivrons cette situation désagréable quelques fois, les populations nous accompagnant vers « l’autorité » du village qui à chaque fois nous indiquera la direction de la sortie du village…Bien entendu, ces déplacements au sein des rues n’étant pas discrets, nous attirons le monde et nos recherches deviennent impossible au point que nous quittons le village.

Dans cette première partie, nous avons souvent l’impression d’être suivis et observés. Des piétons, des motos, des véhicules nous suivent pendant un long moment puis disparaissent. Cependant, nous n’avons jamais été dérangés ou contrôlés. Nos craintes du départ se sont dissipées et au fil de notre parcours, nous n’avons plus ressenti cette surveillance.

Difficile pour nous d’identifier un vrai représentant des autorités… Ici l’uniforme est porté aussi bien par un portier d’un hôtel,  un gardien de parking à vélo ou le cuisinier du restaurant du coin. En effet les uniformes militaires sont en vente libre et tous les Chinois peuvent ainsi se procurer ce type de vêtements… On nous le confirme à notre arrivée a Shanghai…

 

RENCONTRES

A notre deuxième passage a Pékin  nous rencontrons Zhou qui met en forme une lettre de présentation. Celle-ci rédigée dans un très bon chinois explique notre demande afin de faciliter notre recherche d’abri pour le soir. Par le biais de cette lettre, c’est avec 25 familles différentes que nous découvrons les foyers chinois.

Pas toujours facile ces soirées !

Accueillis toujours dans une grande spontanéité, cela se complique parfois. Pierre doit se mesurer au bras de fer, faire des « gambei » répétés (cul sec avec un verre d’alcool de riz à 44°) voire même déplacer la réserve de riz de la famille pour préparer notre couchage. Un soir au cour d’un repas,  Lili voit s’asseoir un invité surprise qui lui écrit aussitôt en anglais « je suis le professeur d’anglais du collège ». Celui ci a été apparemment réquisitionné pour être l’interprète de la soirée. Il devra souvent employer le stylo pour s’exprimer ayant beaucoup de difficultés à parler anglais. Le compliment suprême pour Lili est lorsque celui ci lui demande « Speak slowly please ! » (Parlez plus lentement s’il vous plait).

Dans les villages, nous ne sentons pas une vie très communautaire. Les maisons sont toutes entourées de grands murs avec un immense portail, fermé à double tour la nuit. A l’intérieur, une cour avec le puits ou la pompe, la seule source d’eau de la maison. Elle est non potable, le puits n’est pas assez profond et il y a la fosse à purin à quelques mètres de là. Toute l’eau est bouillie, il est courant de boire de l’eau chaude à tout moment de la journée. Nous y avons pris goût…

La pièce principale de la maison, relativement spacieuse par rapport aux autres, est équipée de fauteuils et divans. Les Chinois aiment recevoir pour discuter dans un grand vacarme, avec la télévision grand écran, le lecteur VCD (CD avec image et son pour le Karaoké). Nous sommes stupéfaits en voyant tout ce matériel électronique dans ces habitations qui n’ont pas l’eau courante.

Nous pensons par moment rentrer dans une maison abandonnée. Le sol à l’intérieur est jonché de détritus et nous croisons des poules dans la pièce qui nous est proposée pour la nuit. Puis nous voyons arriver les membres de la famille, un couple avec ses deux filles de 14 et 16 ans. Il est indéniable que les valeurs sur la propreté sont vraiment différentes des nôtres.

Dans un restaurant (une triperie) tout neuf, nous assistons au nettoyage de la salle après le service. Une jeune femme passe la balayette, petit balais sans manche. Le sol est couvert d’os, crachats et déchets divers. A la fin, elle passe sa balayette sur les tables pour finir le nettoyage. Nous observons ce manége la bouche bée.

 

Les enfants de moins de 5 ans, sont toujours dans les bras d’un adulte, père, mère, frère, voisin ou voisine. Plus grands, ils participent aux conversations des adultes. Ils n’ont pas de jouets, ils jouent entre eux et avec les adultes qui sont très proches d’eux. Même pendant les vacances scolaires, les jeunes de moins de 16 ans ne travaillent pas. Ils sont tous scolarisés

Les femmes, très heureuses d’avoir des étrangers à la maison, sont physiquement très proches de Lili. Elles l’observent, la touchent, avouent à plusieurs reprises aimer les femmes françaises. Elles vont suivre Lili dans tous ses faits et gestes jusqu’à l’accompagner et rester avec elle aux toilettes…

Pourtant, ces lieux sont si immondes pour une occidentale que Lili préfèrerait être seule. A la campagne comme à la ville, c’est souvent une salle sans cloison avec une tranchée où l’on peut s’installer à plusieurs et faire la conversation… Pas de chasse, c’est souvent très biologique. L’évacuation se fait directement vers le purin pour le plus grand plaisir des cochons et des gros vert blancs…

Quant aux hommes, ils sont fascinés par les poils sur le bras de Pierre qui montre son torse poilu pour les épater. Sur ce, ils se retournent vers Lili et demandent si elle aussi en a autant !

Nos couchages sont multiples et variés. On nous cède plusieurs fois le lit d’un des membres de la famille qui ira dormir avec les parents. Plusieurs fois à même le sol que ce soit dans un appartement, une triperie (avec les odeurs et la vue sur les têtes d’agneaux !), Dans la pièce principale de la maison, chez une coiffeuse à côté d’un tas de cheveux ou dans des pièces non habitées (à notre grande surprise car souvent ils dorment à plusieurs dans le même lit).

Les repas familiaux sont pris autour d’une table (hauteur normale), chacun se sert dans une ou plusieurs des  assiettes. Tout le monde pioche avec ses baguettes dans ces assiettes ou les mets ont parfois des couleurs ou des aspects non engageant. Les familles nous observent, sont amusées par nos maladresses, surveillent nos faits et geste. Elles nous invitent même avec insistance à piocher dans TOUS les plats…

 Même les repas simples, se passent dans une extrême convivialité.

Le matin est un moment redoutable surtout pour Pierre. Se retrouver devant un bol d’une espèce de bouillon gélatineux avec des morceaux blanchâtre qui flotte au-dessus (blanc d’œuf ) ou bien encore un bouillon très épais de couleur marron, sucré et salé à la fois avec comme des haricots rouges et un peu de riz très cuit, est un dur moment. Selon nos goûts, nous profitons d’un manque d’attention pour nous échanger nos bols. Il faut rester vigilant, car le niveau de nos bols est surveillé, et à peine vidée à moitié, qu’une luche arrive pour faire le complément… pas le temps de dire non, c’est trop tard…

 

DU SHANDONG AU JIANGSU

Au fur et à mesure de notre descente vers le sud, nous observons le changement de végétation mais surtout de culture. Dans la région de Pékin et plus au Nord, c’est les arbres fruitiers. En octobre, la saison des poires vient de se terminer. Elles sont énormes, très juteuses mais aussi assez granuleuses. Par contre, c’est la saison des pommes. Pas très belles mais elles sont délicieuses. Nous faisons la découverte d’une petite pomme rouge, grosses comme une prune, que l’on nomme le fruit des montagnes. Les Chinois en consomment beaucoup, nous, nous n’avons pas aimé. Cette région produit surtout du maïs, des cacahouètes et du tournesol. Ces récoltes sont étalées sur le bord des routes, à même le sol voire au milieu d’une avenue qui finie par être complètement obstruée. De grosses betteraves sont coupées en rondelles fines et étalées toujours au bord des routes.

Plus au sud, c’est des champs de coton, toujours du tournesol, du maïs, du soja et des cacahouètes. Et de nouveau les récoltes sur le bord des routes.

Les riz va remplacer au fur le maïs. Il est aussi mis à sécher sur la route.

A chacun de nos arrêts pour la nuit, nous avons le plaisir de goûter aux spécialités du coin. Nous testerons la cacahouète bouillie, la cacahouète fraîche pas encore séchée et les graines de tournesol du jardin.

A arrivant vers Shanghai, nous verrons d’immenses rizières avant de voir la nature laisser la place à des sites industriels.

Notre route est parfois semée d’embûches inattendues… Un jour nous assistons sur une quarantaine de kilomètres à un abatage systématique des arbres jonchant la route. Un véritable massacre…Nous nous trouvons à plusieurs reprises devant des troncs d’arbres coupant toute la route en attendant d’être acheminés à l’usine de traitement à quelques kilomètres de là. Nous avons l’impression que faute de bois, ils coupent ce qu’ils trouvent pour faire fonctionner les usines. Nous devons porter à plusieurs reprises nos vélos (60 kg chacun !) pour passer ces obstacles.

Outre la pollution sonore, c’est la pollution par les déchets de l’alimentation moderne (plastiques, huiles moteurs, bouteilles pvc, bols de soupe minute) que nous déplorons une nouvelle fois. La Chine et ses habitants semblent totalement ignorer l’importance du traitement des déchets. Ainsi des tonnes de détritus sont amassées en contre bas des maisons, dans les rivières.

 

Sur notre route, les gestes de sympathie sont nombreux. Que se soit pour nous offrir des galettes fourrées de légumes que nous regardons, une passante nous les achète ou encore un hôtel qui ne nous fait pas payer alors que nous avions négocié durement la veille pour faire baisser le prix mais aussi, des cuisiniers, amusés par l’animation que nous provoquons dans sa boutique et dans le quartier, refuse que l’on paye notre addition. Ces faits ont lieu toujours dans une grande simplicité et discrétion. Les Chinois aiment les voyageurs de passage et ont beaucoup de considération pour nous.

Calmes, vrais, ouverts, heureux de voir des étrangers, de pouvoir nous entendre parler, nous toucher aussi, les Chinois nous surprennent chaque jour. Les échanges sont riches et très intéressant. Toujours prêts à nous aider, ils prennent le temps de nous observer que se soit sur la route ou en ville, avec ou sans nos vélos. A peine le pied mis au sol, il y a déjà 2, 3  personnes à côté de nous. Lorsque nous mettons la béquille du vélo, il y en a déjà 10. Nous nous sommes familiarisés à ces situations, nous n’aurons plus d’intimité  la journée sur tout notre parcours.

L’ attroupement est notre lot quotidien, cela se passe toujours dans le calme et avec une extrême gentillesse.

 

GIANT

A quelques kilomètres de Shanghai sur la route, nous faisons une halte devant une « méga-usine » de Shimano. Mais nous souhaitons arriver tôt à Shanghai pour faire notre demande de visas pour l’Inde.

Après une photo, nous reprenons notre route. Quelques kilomètres plus loin, c’est une usine Giant à gauche que nous apercevons. C’est trop tentant, nous décidons de nous y rendre. Après tout, c’est la marque de nos compagnons de route… Les bâtiments sont sur plusieurs hectares et l’usine semble neuve. En cinq minutes nous parvenons à rentrer dans les bureaux du marketing accueillis par Jane et Volvo, deux jeunes chinois. Ils sont très enthousiastes et notre voyage leur plait beaucoup. Nous demandons seulement à visiter l’usine.

Ils nous proposent de nous aider. Ils souhaitent, en contre partie, connaître nos remarques sur les vélos. Ce modèle n’est pas construit en Chine, ils n’ont pas les patins de freins adéquats. Par contre, ils nous proposent de changer les 4 pneus et de faire le nécessaire pour nous faire parvenir les 4 paires de patins de freins en express en Inde.

Jane nous laisse et retourne à ses occupations. Nous sommes dans une salle de réunion et attendons le « manager » qui souhaite nous rencontrer. Volvo nous propose de faire un article dans la revue de sa société, il a beaucoup d’idée et est très heureux de parler de voyage. Une personne l’interpelle et lui parle. Son attitude change alors. Il va écrire en anglais sur sa carte de visite : je ne peux rien faire de plus pour vous.

Il baisse la tête, il ne comprend alors plus l’anglais. Nous insistons pour visiter l’usine, mais le dialogue est interrompu.

Nous venons de vivre une expérience intéressante, qui est fréquente dans le milieu des affaires : jamais rien n’est acquis avec les Chinois et tout peut être remis en cause !

Nous avons compris aussi, que nous ne trouverons pas de patins de freins et que seul le marketing de Paris pourra nous venir en aide.

Nous nous améliorons chaque jour dans la technique du freinage à la Chinoise, c’est à dire, nous freinons avec le pied. Nous surveillons désormais l’usure de nos semelles…

 

SHANGHAI…

16 millions habitants, Shanghai est notre dernière étape de la Chine. C ‘est une métropole qui évolue à une vitesse supersonique avec pour objectif de dépasser ses rivales, Hong Kong et Singapour. Une différence désormais, Lili par son expérience des grandes villes y pénètre d’une façon très sereine 2 heures seulement avant la tombée de la nuit et sans savoir bien sur où nous allons dormir... Malgré nos difficultés d’orientations avec notre plan dépassé par les transformations récentes, nous évoluons sans problème dans ce meli-mélo de vélos, bus et véhicules circulant dans un enchevêtrement désorganisé de rues, routes et ponts multiples au milieu des buildings.

Cette ville nous apparaît refléter les contradictions de la  Chine actuelle où coexistent les attributs du modernisme le plus débridé et un archaïsme manifeste dont la pauvreté n’est pas le moindre des témoignages.

Nous avons la chance de rencontrer Luc, Valérie et leurs 3 enfants. Franco-Belges appréciant la vie d’expatriés depuis 2 ans pour une grande entreprise agro alimentaire française, nous pouvons échanger nos points de vues sur cette nouvelle Chine qui s’éveille.

Dans ce résumé condensé sur notre découverte de la Chine, nous avons voulu vous faire partager ce que nous avons vécu.

Nous avons volontairement occulté les parties histoire, culture et religion, ces sujets étant trop riches pour être résumés en quelques mots.

Durant notre voyage nous favorisons le contact avec les populations que ce soit quelques minutes au bord d’un chemin ou bien au cour d’une soirée chez l’habitant. Les Chinois, contrairement à ce que l’on pensait avant notre arrivée son très chaleureux et heureux d’échanger avec des « longs nez » de passage. A notre grande surprise, la langue n’a pas été un réel barrage à la communication. C’est plutôt certaines de leurs habitudes (crachats, niveau sonore dans la rue ou  au cours des repas, curiosité, « sans gêne »…) qui nous ont parfois heurté.

Une fois encore et malgré tout, nous sommes sentis très bien et avons envie de revenir dans ce pays.

Le 17 novembre, notre aventure se poursuit en Inde, a Delhi. Nous nous sentons prêts pour affronter un nouveau cap dans ce voyage.

A bientôt a tous

    Liliane et Pierre

Le site revu et corrigé par Laurent avec un diaporama des photos de Chine 

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