DE VANCOUVER A VANCOUVER




Arrivées à l'aeroport de Vancouver (Canada), après 30 heures de voyage en 4 liaisons différentes depuis Cochabamba (Bolivie), c'est un certain trouble qui nous envahis…. nous subissons un choc… A peine sortis de l'avion, c'est d'abord l'odeur de javel qui emplie les narines de Liliane. Cela fait deux mois que nous n'avons pas senti cela… Nous sommes accueillis dans le hall par des cascades d'eau claire, des fontaines d'eau potable fraiche… Une fois nos bagages et nos velos recupérés, le tout remis en bon ordre, c'est a l'exterieur que nous allons de nouveau etre choques, par la grandeur et la proprete des voitures, les 4X4, les limousines, toutes flambant neuves. Plus loin, c'est le vert des jardins, des parcs aux abords de la ville qui flashe a nos yeux. Le ciel est gris ce jour-la, alors que nous avons eu du ciel bleu sur nos tetes durant les deux derniers mois. Bref, nous ressentons un certain blues en rentrant a velo dans la ville de Vancouver. Notre choix pour le Canada a ete decide en fonction de la venue de Marion dans deux jours pour cinq semaines. Car nous savons qu'au niveau hygiene et politique, ce pays est sur. Pour sa premiere venue nous avons mise sur la securite. Mais nous avons comme l'envie de repartir tellement l'Amerique du Sud nous a plu. Cela se concretise d'autant plus, lorsque nous effectuons nos premieres depenses… Le cout de la vie est multiplie par 10 et le mot dollar nous agresse quelque peu ce jour-la. Lorsque Pierre rentre pour la premiere fois dans une grande surface, il en ressort 30 secondes apres les mains vides et avec une petite mine, disant : "je ne peux pas ! Il y a trop le choix !". Et pourtant, il a travaille 15 ans dans cet univers ! Nous devons avoir une adresse a donner a la compagnie d'aviation pour le vol de Marion. Nous allons dans une auberge de jeunesse. Nous dormons separes, en dortoir a 36 $ (soit 180 frs). Premiere separation depuis 101 jours.

VANCOUVER

Bien vite, nous apprecions la qualite de vie au Canada, a travers la ville de Vancouver. C'est une ville ou il fait bon vivre. La ville a une taille humaine. Ici, il fait ni trop froid l'hiver (rarement en dessous de 0 degres, ce qui explique la presence de tres nombreux bougainvillers aux couleurs multiples) ni trop chaud l'ete. Vancouver est entoure par l'Ocean et par les montagnes encore enneigees au mois de juillet. On n'y ressent pas le stress des grandes cites. Des larges avenues, des parcs immenses bien ordonnes et sauvages a la fois (Stanley Parc). Rapidement nous constatons combien le sport est present dans cette agglomeration. Ici les Mountain Bikes sont tres nombreux et la ville leur fait une grande place : des rues speciales pour le velo, des feux rouges adaptes, des voies reservees, des parcours a travers les nombreux parcs. Nous sommes doubles par de nombreuses personnes rentrant du travail a velo, c'est un moyen de transport a part entiere. Le velo est a tel point respecte, que les vehicules s'arretent aux intersections pour les laisser passer. Nous le constatons vite nous meme et sommes surpris lorsque les voitures s'arretent alors qu'elles sont prioritaires !!! Les rollers egalement sont tres presents sans compter la multitude de personnes qui effectuent leur jogging ou running avec quelquefois les poussettes a trois roues tout terrain. Aussi, un nouvel engin est tres present sur les trottoir : le "Scooter", c'est la replique des trotinette d'il y a 30 ans en plus sophistique… Nous faisons la connaissons de Kashia qui rentre chez elle en velo, son travail se situe a 15 km de chez elle. C'est elle qui vient a notre rencontre. Apres quelques echanges, elle nous propose de venir planter la tente dans son bout de jardin. Nous la suivons, elle nous previent qu'en cours de trajet elle marchera. Ceci ne nous surprend pas, vu les nombreux deniveles de la ville. En effet, elle se met a marcher a cote de son velo, alors que le terrain est plat… Et nous explique que ne faire que de la bicyclette n'est pas bon pour les muscles. Plus loin, elle remonte sur sa monture, et se met a piquer un sprint pour apres courir a cote de son velo en revenant vers nous. Ensuite, elle reprend un rythme normal mais avec une technique particuliere… Elle ne s'assoie jamais sur sa selle…Pierre se retourne vers Liliane, et lui demande d'adopter dorenavant cette technique tres agreable a voir… Finalement, nous plantons la tente dans le jardin de son voisin et nous nous preparons a l'arrivee de Marion, la fille de Pierre.
UNE AUTRE AVENTURE COMMENCE
Aujourd'hui 11 juillet, apres plus de 3 mois de separation, nous retrouvons Marion qui nous rejoint avec son velo pour partager avec nous, pendant 5 semaines une partie de ce tour du monde. Nous allons a l'aeroport avec nos velos, a la fois tres emus de la retrouver et un peu anxieux de lui faire faire les 20 kilometres pour rejoindre notre tente apres sa longue journee de voyage. Nous nous demandons comment nous allons la retrouver et dans quel etat d'esprit. Nous nous positionnons dans l'aeroport, avec nos velos, face a la sortie pour la voir arriver… Une heure et demi apres l'atterrissage de son avion, Marion arrive enfin. Alors que nous actionnons nos poires-klaxon de velo, nous constatons vite qu'il manque ……. Le carton du velo !

MARION RACONTE SON VOYAGE EN AVION

Me voilà aussi dans cette galere ! Le stress de me perdre dans l'aeroport d'Amsterdam, de me tromper d'avion. Pensant trouver cela, je m'etais preparee quelque temps a l'avance. Des que je suis prise en main par l'hotesse, je me repose les memes questions. A Clermont Ferrand ma premiere escale, le billet que j'ai n'est soi-disant pas bon. Mais tout le monde a le meme billet que moi ! L'avion part avec trente minutes de retard a cause de cela… Une heure trente de vol pour rejoindre Amsterdam. La bas, j'ai 6 heures d'attente pour mon prochain vol. Ou vais-je rester ? Combien de temps ? Dans quelles conditions ??? Je ne sors pas de l'avion avec les autres personnes mais seule avec une dame ne parlant que l'anglais. Je crois comprendre que je dois attendre dans le hall avec les passagers de l'avion. Ainsi je monte avec eux dans cet immense hall. Mais personne ne vient me voir pour m' emmener dans la salle de transit comme prevu. Je me retrouve donc seule, seule dans un immense aeroport ou peu de monde parle francais…J'ai l'impression d'etre un ballon qui change de main. D'un monsieur a une dame d'information a une dame bilingue et a quelqu'un qui finit par me ramener dans la salle ou je devais me trouver 50 minutes auparavant. Et paf !!! je tombe sur la fameuse dame qui m'avait dit de l'attendre, elle, dans le hall. Les heures passent….une heure…deux heures…j' erre entre tele en langue etrangere, les Legos, j'ecoute un brin de musique, je lis et tout a coup je me rends compte qu'il est deux heures et que je n'ai toujours pas mange ! Je demande a une hotesse quand sera servi le repas. On me repond que le repas n'est pas compris…Heureusement que j'avais un petit casse-croute ! J'avoue que j'ai vraiment compte les heures ! Et hop, une demi heure avant mon depart pour Vancouver, je me transforme en balle de tennis….d'une dame m'accompagnant a une autre qui me dit d'attendre et d'une autre 15 minutes plus tard qui m'amene a l'avion et me montre ma place. J'ai l'impression d'avoir pris le meme avion il y a deux ans, lorsque nous nous envolions pour Quebec. L'avion decolle…il est parti a plein gaz pour pres de 10 heures de vol… Je termine mon livre de 150 pages que j'ai commence trois heures avant. Je fais la connaissance de mes voisins : ma premiere vraie conversation en anglais, mais j'avoue que je ne me debrouille pas tres bien, et que les mots chien, chat et souris en anglais ne me suffisent pas… Le temps passe…deux films…en anglais…donc je ne comprends rien… Je suis debout depuis 3 heures du matin mardi, ma montre indique 1h30 du matin mercredi et je me sens un peu fatiguee. Le voyage est long, tres long et seule, sans rien a faire, il paraît encore plus long… Et maintenant la descente vers Vancouver commence. C'est a cet instant que je me pose cette question : Comment vais-je les retrouver ? Quelle tete auront-ils ??? Et la, je repasse encore entre plusieurs mains avant de recuperer mes trois petits sacs. Le velo ne vient pas et la dame qui m'accompagne me dirige a l'arrivee des bagages encombrants. Mais la…pas de velo…Je suis fatiguee…je n'en peux plus…l'aeroport se vide peu a peu. Nous finissons par sortir pour avertir Lili et papa que le velo n 'est pas la…il est alors 18h30 heure locale soit 3h30 du matin en France.

RETROUVAILLES

Nous rejoignons notre tente avec le taxi (pris en charge par la compagnie d'aviation), les velos a l'interieur, en attendant la recuperation du 3eme velo 25 heures apres. Nos retrouvailles sont tres chaleureuses, nous avons beaucoup de choses a nous raconter : les nouvelles de France, le bulletin scolaire…et les nombreuses annecdoctes des trois derniers mois. Nous decouvrons et echangeons differents cadeaux. Marion ceux d'Amerique du Sud et nous, les lettres, les delicates attentions de nos proches et amis : Kit de survie avec tapenade, sachet de soupe de mediterranee, terrine de cepes, cremes et mini pharmacie ; Les croquants, la lavande, la confiture aux framboises et le guide du Canada ! " Ca sent le schnok la dedans !" dit Marion en rentrant dans la tente. Des pochons de lavande ont ete mis a l'interieur des sacs de couchage, mais cela ne suffit pas. Il faut songer a les laver ! La tente montre aussi des signes de fatigue… Le lendemain nous reconstituons nos sacoches pour repartir a 3 sur 2 velos dans les rues de Vancouver en apprenant a Marion la technique bolivienne (la jeune fille assise sur la barre du velo). Nous nous rendons chez Louise et Ken que nous avons rencontre la veille. Notre panneau ecrit en partie en espagnol a interpele Louise qui vient a notre rencontre et propose de nous accueillir. C'est un couple quebecois en retraite tres active. Leur accueil est formidable. Nous envahissons le rez de chaussee de nos 10 sacoches, deux chambres d'amis sont mises a notre disposition avec salle de bain. Marion commence sa partie du tour du monde dans un certain confort. Ils seront un excellent relais dans notre decouverte de la Colombie Britanique et nous sommes vraiment tres reconnaissant de leur aide. Presents a chacuns de nos passages a Vancouver, nous y trouvons chaleur humaine et humour, en partageant histoires vecues et gourmandises (glace au chocolat…gateaux faits maison…).
DOWNTOWN

C'est avec nos trois velos sans les sacoches que nous partons a la decouverte de la ville. Le Vieux-Vancouver a vu le jour en 1867, lorsque John DEIGHTON dit GASSY-JACK ouvrit un saloon pour les bucherons qui travaillent dans les environs. Le transport ferroviaire et la ruee vers l'or ont ete au centre du developpement economique de " GASTOWN ". Aujourd'hui renove, il comprend les boutiques les plus chics de la ville. Avec ces quelques jours dans cette ville et apres deux mois en Amerique du Sud, nous nous sentons en confiance. Nous laissons les velos dans un parc special-velo comme il y a tant dans cette cite pour une petite heure… A notre retour, nous apercevons un homme semblant ranger un de nos velos. Nous constatons qu'ils ne sont pas disposes de la meme facon que nous les avions ranges auparavant et en nous approchant de plus pres, nous voyons les antivols sectionnes ! Nous n'en croyons pas nos yeux. Pierre attrappe vivement le bras de cet homme suspect qui dit n'avoir rien fait et traite Pierre de fou. Pendant ce temps Liliane alerte les passants avec un " Help - Police " et verifie si tout le materiel est present. Marion recupere nos sacs que nous abandonnons dans cet effet de surprise ! Alors que Pierre ne lache pas le bras de cet homme, nous doutons de sa culpabilite. Deux minutes apres, la police est presente. Les policiers en VTT en premier, suivis de deux voitures de Starsky et Hutch. Le sac de l'homme est fouille et une mini pince est retrouvee dans celui-ci. Le voleur est immediatement menotte puis ensuite embarque pour soi-disant deux jours de prison. Nous apprenons que ces faits sont courants et que la ville pourtant si tranquille n 'echappe pas aux problemes de drogue et de delinquance. Nous avons vraiment ete chanceux dans cette affaire, qui nous rappelle que nous ne devons pas relacher notre vigilance quelque soit le pays. A la recherche de nouveaux antivols de remplacement, c'est l'occasion pour nous de voir l'antivol inviolable meme dans le Bronx, il s'appelle le New York, il cout plus de 800 frs… nous en choisissons un autre !
L'AVENTURE COMMENCE

Apres quelques jours d'acclimatation sans les sacoches, et dans un certain confort, le moment est venu pour nous de prendre la route. C'est un grand moment, rouler avec Marion, tous les trois, vers l'Ile de Vancouver. L'aventure commence vraiment maintenant a trois. Apprentissage des codes C'est le moment pour Marion de se familiariser avec nos differents codes de conduite :
- code de civilite ou notre code de conduite pour le voyage
1-accepter (en notre compagnie ), ce que l'on nous propose (boisson, repas, serviette de toilette, savon, lessive,…) ne sachant dans quel " confort " nous serons le lendemain.
- code de la route :
2-Un Danger ou Obstacle sur notre trajectoire : l'index pointe du cote de l'obstacle
3- Ralentir ou s'arreter : signe de la main droite de haut en bas
4-Un danger nous obligeant a nous ecarter sans trop reflechir : crier " DROITE !"

Il est difficile de convaincre Marion de porter le casque, n'en portant pas nous-meme. Nous lui expliquons qu'etant un enfant, nous sommes responsable d'elle, alors que nous, adultes, nous sommes responsables de nos choix et actes. Pas tres convaincant… Marion suivra tout de meme la consigne, non sans mal…mais se conduira sur la route de maniere tres responsable.
Sur ces premiers kilometres ou nous circulons a trois de Vancouver pour rejoindre le ferry, nous roulons maintenant sur des grandes avenues avec un traffic important. Meme dans les files speciales pour velo, nous surveillons dans nos retroviseurs plus que jamais le danger qui peut surgir de derriere. Vu notre experience acquise, nous savons que le danger est permanent sur ce type de route pour nous et encore plus pour Marion. Elle connaît sa premiere aspiration lorsque un poid-lourd nous depasse…Nous redoublons de vigilance. Pendant tout le voyage un terrible frisson nous envahit lorsque des vehicules ou d'enormes Trucks charges de bois nous frolent de tres pres, provoquant tres souvent un fort deplacement d'air. Dans la deuxieme partie du sejour, les 120 kilometres que nous effectuons pour rejoindre Whistler, sont tres eprouvant nerveusement. Nous progressons alors, en file indienne, tres rapproches. Pierre, derriere, fait des ecarts volontaires sur la route a l'approche d'un vehicule, pour l'obliger a ralentir et prendre une distance raisonnable pour nous depasser. Pour ce qui est de cette premiere journee, qui est une des plus longues en temps de route et en kilometres, Marion nous surprend par son endurance et s'ecroule sans manger a notre arrivee sur l'ile…

VANCOUVER ISLAND

Ile longue de 800 kilometres et large de 150, qui protege les cotes sud de la Colombie Britanique est une veritable terre de contraste. Habitee essentiellement dans la partie sud, il suffit de parcourir quelques kilometres pour decouvrir son immensite sauvage qui pour sa majeure partie est restee inexploitee. La densite de sa vegetation, le gigantisme de ses arbres, la faiblesse de l'infrastructure routiere, la faune sauvage qui l'habite font de l'Ile un des derniers bastions non foules par l'homme. Partis du sud de l'ile, nous remontons la cote Est jusqu'a Comox, pour poursuivre notre route de l'autre cote de l'ile, sur la cote sauvage de l'Ouest, Tofino et Ucluelet. Pour rejoindre le continent, nous empruntons plusieurs ferry. Ce moyen de transport nous permet d'avoir un autre vision du paysage. Nous pouvons, ainsi, apercevoir de tres nombreuses "cabanes au Canada"…
LES RENCONTRES

Jour apres jour, nous faisons decouvrir a Marion, notre mode de vie pour ce voyage. Elle se prend au jeu des rencontres spontanees et du " knocking ". Les spontanees se font sur la route mais surtout lorsque nous sommes a l'arret. Notre chargement et surtout le panneau, sont toujours l'occasion pour declencher des discussions avec la population. Meme sans les sacoches, nos GIANTS attirent l'attention des passants a notre grand etonnement. Les debuts des echanges sont souvent semblables et Marion comprend tres rapidement les questions que l'on nous pose, avec seulement une annee d'anglais en 6eme. Le " knocking " est le terme que nous utilisons entre nous, lorsque nous frappons a la porte des maisons, le soir venu pour demander un abri pour la nuit. Elle se plait a choisir la maison suivant son apparence, son jardin, la place de la tente…Aussi, au cours de ce voyage nous multiplions les rencontres, toutes diversifiees et riches a la fois.
Le soir venu, toujours la meme question : ou allons nous dormir ? Nous faisons quelques courses pour le repas du soir et le petit-dejeuner, puis vient le moment de trouver le foyer qui nous " attend ". Il nous arrive de souhaiter et… de trouver. Ce soir-la Marion " veut " manger des grillades (pas facile en cyclo-camping) et cueillir des cerises…
* Ces vœux sont exauces, nous plantons la tente au pied d'un cerisier dans le jardin de Dave et Jave qui dressent la table pour nous trois et preparent des pommes de terre a la braise et des grillades ! La soiree se termine pres d'un feu de camp dans le jardin, accompagnee de cerises et de whisky.
* Un autre jour, Marion souhaite manger du saumon. Dans une petite epicerie, nous achetons notre repas de midi. Le patron, a la fin de notre dejeuner, vient discuter. Il est intrigue par notre equipement sur les velos. Puis, nous offre un morceau de saumon fume (preparation maison) en nous souhaitant une bonne route. * Le jour ou l'on a tape a la porte de Kiki, nous ne pensons pas avoir une reponse positive. La maison est au bord de la riviere, pres d'une petite plage. Il y a beaucoup de passage. Kiki est la petite-fille de Ferdinand De Lesseps (qui a participe a la creation du canal de Suez et celui de Panama). Kiki habite au rez de chaussee et l'une de ses 13 enfants est au premier etage. Nous plantons la tente pres de la riviere. Le matin, la fille nous apporte un plateau avec du the, du cafe, du lait et du jus de fruit. La veille Kiki nous avait propose de prendre le petit dejeuner. Nous completons avec nos cereales, du pain… Puis allons saluer Kiki, elle nous attend pour le petit dejeuner. Nous ne pouvons pas refuser, et c'est reparti pour un deuxieme tour. Marion a envie de vomir et trouve un pretexte pour se lever de table apres avoir pris des cereales et 2 œufs…
* La rencontre avec Golda est originale. C'est elle qui aborde Liliane en anglais puis en francais. Elle a 12 ans et etudie le francais depuis l'age de 6 ans. Elle suit les cours de mathematiques et de sciences en francais. Liliane se permet de lui demander si on peut planter la tente dans son jardin. Apres avoir eu l'accord de sa mere puis de son pere nous voilà partis vers leur maison. Pierre et Marion trouvent l'approche 'gonflee' mais ne sont pas mecontents du resultat. Toutefois, Golda nous previent qu'il y aura du bruit dans la nuit, son pere cuisine… En effet, Golda est aussi la marque de produit fait maison et commercialise. Ce sont des sauces (basilic, tomates a l'ail, artichaud a l'huile d'olive,…) que nous goutons au repas du soir partage avec eux mais aussi en test apres le petit-dejeuner du lendemain… Marion passe la soiree a jouer avec Golda et Freeman, parlant aussi le francais.
* Le 25 juillet, nous sommes sous la pluie pour la premiere fois, et cela doit durer toute la journee. Nous nous appretons a prendre notre dejeuner sur un banc d'un supermarche a l'abri de l'averse et nous nous equipons pour la pluie. Mona vient a notre rencontre et nous propose de venir chez elle pour attendre que la pluie s'arrete. Nous nous rendons a l'adresse donnee. C'est une maison sur la pointe de la cote, entre ocean et montagne, avec piscine et plage privee. Mona nous fait visiter les lieux : nos chambres, nos salles de bain et precise que nous en disposons pour deux jours si on le souhaite, car apres la maison est occupee. Cette demeure est en long avec de grandes baies vitrees de facon a voir l'ocean de toutes les pieces. Le proprietaire est un boursicoteur a la retraite qui a participe aux jeux olympiques de 1928 dans l'equipe americaine d'aviron, qui est actuellement absent. Mona habite une dependence a cote. Nous, nous sommes dans la propriete d'ete. Nous avons l'impression de vivre un reve … On s'y sent bien. Tout est bien, rien a y changer, le mobilier, la decoration, l'emplacement, le bruit des vagues, … c'est la maison de nos reves, elle est parfaite… Mona tient a nous preparer tous les repas, que nous prenons ensemble durant notre sejour dans une grande convivialite. Elle dit que nous sommes en vacances le temps de ce sejour et que nous ne devons rien faire… le refrigerateur est rempli plusieurs fois par jour. Cette rencontre nous fait eviter deux jours de pluie incessante dans un confort inoubliable !
* Un autre jour de pluie, nous trouvons refuge dans une caravane. Celle-ci est en cours de renovation, Greg finit de la remettre en etat lorsque nous arrivons. Pour patienter, Jane nous propose des toasts avec du fromage (dans un pot en plastique), de la confiture, du cafe. Marion dit : " quand est ce que l'on mange ? " et nous repondons : " mais on mange la ! ". Pour feter la fin des travaux de la caravane, on trinque ensemble, Marion aussi, avec une boisson alcoolisee faite maison. Nous dormirons donc avant eux dans leur caravane renovee.
* Sur la sunshine coast, après la sieste, avec seulement 20 km au compteur ce jour-la, c'est Peter et Barb qui s'arretent devant nous et nous proposent de prendre un bain. Il est 15 heures 30. Apres quelques secondes d'hesitation, nous les suivons jusqu'a leur maison d'ete au bord de l'ocean, 90 metres en contrebas de la route. L'acces se fait par un chemin de terre tres abrupt. Le bain est toutefois assez frais (16 degres), Peter demande a Marion d'aller se rincer si elle veut une surprise, car elle s'etait juste avant roulee dans le sable… Elle decouvre en compagnie de son papa le hot tub (jacuzzi) sur la terrasse en face de l'ocean. On se retrouve rapidement a 5 dans une eau a 38 degres avec un verre de vin californien et d'une boisson fraiche pour Marion. Nous n'avons pas pu repartir et avons accepte l'invitation au repas du soir que nous prenons sur une nappe Provencale ! Ce couple, tres sympathique, nous raconte leur voyage en Europe, notamment en Provence. Peter va sortir ses bouquins et guides sur la France et notre region. Nous echangeons sur notre amour de la Provence et prenons rendez-vous pour rendre la pareille, dans quelques mois a condition qu'ils arrivent en velo…
* Alors que Marion souffre d'une allergie a son pied droit suite a une piqure d'un insecte, nous ecourterons notre journee de velo. Par un hasard qui nous surprend toujours, notre recherche d'hebergement aboutit ce jour-la a la maison d'un…docteur a la retraite ! Marion qui souhaitait que l'on s'occupe de son pied ne peut mieux tomber ! De plus la maison est equipee d'une piscine et d'un jacuzzi ce qui facilite la guerison… Dans cette famille nous rencontrons un des fils, Paul, qui connaît bien la Provence pour y avoir passe quelques mois il y a une vingtaine d'annees. C'est a la fois en francais et en anglais qu'il nous raconte avec beaucoup d'humour pendant toute une soiree ses souvenirs de Canadien a Barcelonnette. Paul et sa femme Janet, insistent pour que nous venions chez eux, de retour des Rockies, une semaine plus tard. Huit jours apres, nous realisons, en leur compagnie, la montee du " Chief " a Squamish, le site d'escalade de granit le plus haut du monde. La journee se termine autour d'un repas que nous avons tenu a preparer. Le menu est typiquement francais : chevre chaud sur lit de salade verte, gratin Dauphinois, ratatouille, grillades et assortiments de sorbets accompagnes des fruits rouges du jardin… C'est notre premier " bafras " depuis quatre mois. " Que c'est bon de manger francais ! " Les enfants, Neel et Megan, de l'age de Marion apprenent comme Golda le francais lors des cours strategiques comme les mathematiques, les sciences et sont tres heureux de pouvoir le pratiquer avec nous.
* Pour ce qui concerne la rencontre avec Willy, c'est encore une preuve de confiance qui nous depasse. Le soir de notre arrivee, il accepte que l'on plante la tente dans son jardin pour une nuit seulement etant donne qu'il doit partir le lendemain. Nous passons une courte soiree avec lui. Le lendemain, il nous propose de disposer de la maison a notre guise pendant ses vacances. Il nous confie la cle et nous explique comment utiliser toutes les commodites de la maison (lave-linge, seche-linge, cuisiniere, tv, video, chaine hifi, internet et meme les baies que Marion doit donner chaque jour a sa souris…). Chapeau ! ! !
Bien entendu, il arrive parfois que les foyers ne nous acceptent pas. Les raisons ou les pretextes sont parfois comiques…Par exemple, alors que nous sommes dans un ensemble de tres belles maisons de bord de mer, l'homme qui nous repond nous dit qu'il nous accepterait bien mais qu'il n'a pas de….toilettes ! Par hasard, nous nous retrouvons quelque peu apres a la terrasse de la maison de Eric et Marge, celle-ci donnant sur l'habitation de celui qui vient de nous refuser… Un autre jour, l'homme qui vient d'accepter avec grand plaisir notre arrivee revient apres avoir consulte sa femme, tout penaud, nous dire d'une facon deguisee que son epouse ne veut pas… Nous demandons toujours un endroit " sur " pour la nuit, pour les velos et nous meme. Un homme va trouver le pretexte qu'une mere Ours vient toutes les nuits dans son jardin avec son petit… pour nous refuser son bout de jardin. Nous plantons, ce soir-la, la tente deux maisons plus loin sans probleme. Ce qui nous etonne parfois, c'est que les gens ne savent pas directement dire non et cherchent des pretextes pour que l'on aille voir ailleurs. Ceci reste plutot rare. Les gens qui nous accueillent, nous indiquent de nouvelles adresses dans nos prochaines destinations de personnes qui souhaitent nous recevoir pour echanger le temps d'une soiree. Par le biai d'internet, certaines de nos rencontres se concretisent par des echanges ulterieurs que nous entretenons avec beaucoup de plaisir.
* Sur la route, nous avons des gestes de sympathie qui nous surprennent chaque fois. Alors que sous un soleil de plomb, nous sommes dans une montee, une voiture s'arrete. Deux femmes sortent et nous tendent trois bouteilles tres fraiches. Nous comprenons qu'elles nous avaient apercus en sens inverse, sont allees acheter les boissons et nous les ont offertes avant de reprendre la route. Dans la ville de West Vancouver, c'est Gylen qui nous offre le cafe et une boisson fraiche le temps de raconter nos vies respectives.
Dans nos precedents voyages, de deux a trois semaines, ou nos deplacements s'effectuaient en voiture, nous rentrions toujours un peu frustres de l'insuffisance de rencontres avec les populations. Nous constatons, jour apres jour, que le choix du velo repond a ces attentes de contacts. Nous savons mieux apprecier et profiter des bons moments.
WHISTLER ET LES OURS NOIRS


Station de ski l'hiver, c'est le paradis du Mountain Bike l'ete. De tres nombreux Trails sont accessibles, que l'on soit debutant ou chevronne. Ces parcours passent autour des differents lacs. La temperature de l'eau varie de 18 degres pour l'Atlas Lake a 12 degres pour le Green Lake. Les baignades y sont tres agreables mais de courtes durees. L'eau y est tres pure au point d'avoir envie de la boire. Nager avec les montagnes enneigees tout autour, nous procure un tel plaisir, que nous decidons de rester quelques jours. Depuis notre arrivee au Canada, nous nous attendons a rencontrer l'ours noir. Sa presence est signalee partout. Des brochures nous sont distribuees pour la conduite a tenir en cas de rencontre. Des spots sont diffuses quotidiennement a la television pour les memes conseils. Des panneaux sont disposes a l'entrée des parcs. Les poubelles ont ete fabriquees specialement pour dejouer la finesse de l'ours a la recherche de nourriture (elles sont inviolables). Quelques promeneurs, en pleine journee, et non loin des habitations, ont des clochettes pour se faire entendre de ces animaux. La vue des ours n'est pas tres bonne, par contre ils ont une ouie et un odorat tres developpes. Nous sommes donc prets a cette rencontre … Nous mettons la nourriture en lieu sur, chaque soir… Les jours passent, toujours pas d'ours… Nous allons meme dans une decharge controlee, a la tombee de la nuit (avec un de nos amis), attendre leur arrivee… Mais rien n'y fait, nous n'en verrons pas. Il faut savoir que le souhait d'un canadien est de ne jamais en rencontrer…Ils ne sont pas particulierement mechants, mais si on les surprend, surtout avec leur petit, ils peuvent avoir des comportements dangereux. Dans ce cas present, il est conseille de faire face a l'animal, ne surtout pas courir, de l'impressionner en se grandissant tout en se retirant sans mouvement brusque. Si toutefois, l'animal charge, il est recommande de "faire le mort" et de se mettre en position foetale. Nous quittons la Colombie Britanique sans avoir fait leur rencontre. Decu de ne pas avoir partage cette aventure avec Marion, mais avec l'espoir dans voir en Alaska.
MARION RENTRE EN FRANCE,

Nous continuons notre route. Avec ces cinq semaines avec Marion au Canada, nous avons vecu avec beaucoup de plaisir le partage avec elle de notre aventure dans ce tour de monde. Apres deux mois de precarite en Amerique du Sud, le confort etait plutot present sur le continent Nord Americain… Si les heures passees sur le velo etaient moins nombreuses, Marion peu chargee nous a impose un rythme soutenu! Le compteur affiche 1000 kilometres supplementaires avec de nombreux et beaux deniveles… Finalement, nous constatons que Marion a bien integre les aleas et contraintes de la vie a velo. L'odeur de shnock qui la derange le premier jour, elle n'y fait plus attention aujourd'hui ! Elle se moquait de nos marques de " bronzage de cyclistes ", elle fait desormais partie du club. Et meme, elle n'utilise que 2 des 3 tee shirts que nous lui avons imposes. Nous pensons deja a sa prochaine venue au Nepal dans 4 mois, dans un contexte certainement tres different. Mais avant cela, alors qu'elle quitte le Canada le 18 aout…nous nous preparons a notre prochaine etape, l'Alaska dans quelques jours ou nous serons a 12 heures de decalage horaires avec la France…
A ben leu

Bonne rintrade
Liliane Pierre et Marion > C est la rentree et c'est le moment de controler les connaissances!!! Vous pourrez trouver sur notre site, encore remodele par notre webmaster Laurent, le premier VELOQUIZZ de l'annee!!!!
Site : http://lemondeavelo.free.fr E-mail : pierrelili84@hotmail.com