On nous l avait tellement décrite comme une ville très dangereuse, a fuir...Nous
étions très excites a l idée d arriver dans ce pays mythique pour nous mais avec
l´anxiété de partir de Lima a vélo. Nous avons donc trouve préférable...d´aller à Lima!
en plein centre dans un hôtel avec nos vélos encore empaquettes...










Notre premier contact avec la capitale du Pérou fut bruyant et odorant : Des
klaxons en permanence, des automobilistes et surtout des taxis jaunes signalent leur
présence et se frayent un chemin dans un terrible vacarne. De fortes odeurs d´urine
dans les rues... Une fois nos vélos en sécurité, nous nous jetons dans cette cite,
traversant des rues pietonnes bondées de monde...de vendeur de n´importe quoi
(vendeur de 1 tee shirt - de change avec calculette a la main - vendeur de service: pèse
personne pour prendre son poids dans la rue - alimentation en tout genre et des cireurs
de chaussures). Nous constatons que les personnes que nous croisons ont des visages
sévères et durs. L´armée et la police sont omni présentes.









Nous ressentons également en parcourant le centre une volonté de vivre et de
travailler ne serait ce que pour un sol. Nous nous surveillons mutuellement et sommes
en éveil permanent craignant toute personne derrière ou même devant nous! Nos
chaussures et nos pantalons sont observes avec insistance... Sortir de la ville a vélo
reste pour nous un problème. Nous envisageons de prendre un train. Des militaires
encerclent la gare fermée et nous apprennent que la ligne est arrêtée pour une durée
indéterminée. Nous nous replions donc vers une station de bus, les autocars restant le
moyen de transport le plus utilise au Pérou. C est décidé, nous partirons en bus pour
Nasca le lendemain. Le soir venu, on nous déconseille de nous éloigner de l´hotel...
Cela confirme et augmente notre inquietude! Les taxis nous semblent trop incertains et
petits pour nos cinq bagages encombrant et fragiles, nous décidons d´acheminer a la
gare de bus nos précieux colis nous même. Ceci representera cinq aller-retour de 2
kilomètres sur deux heures et demi en pleine foule! Le samedi est le jour des achats
pour les commercants des villages éloignés qui utilisent le bus pour leur déplacement
avec marchandises. Ayant vu passer une dizaine de bus charges a bloc, nous nous
sommes retrouves a une heure du matin avec nos encombrants bagages dans la station
de bus a attendre...le premier bus du lendemain a 6 h.









Notre deuxième nuit dans Lima s´est passée sous des escaliers, a même le sol, dans
cette gare, le couteau a porte de la main. Pendant notre trajet, nous observons les
habitudes des chauffeurs de bus. Ceci nous servira dans notre comportement de futur
cycliste. Le chauffeur ne ralentit pas devant le danger et dans les villages, il klaxonne!!
Le deuxieme chauffeur joue le rôle de rétroviseur droit, c´est a dire, il se penche a la
fenêtre pour contrôler la situation. Cette même fenêtre sert également de poubelle.
Par exemple après un repas, couverts, assiettes et déchets, tout part par la fenêtre! La
sortie de Lima est une longue suite de bidons-ville sur plusieurs kilomètres. Lima est
une ville surpeuplée de 10 millions d´habitants sur un pays qui en compte 25... C´est
par la route Panamericaine que nous accéderons à Nasca, et que l´on poursuivera a vélo
jusqu´a Arequipa. C´est semble t-il l'une des rare route asphaltée du pays en bon état.
Nous découvrons les paysages désertiques qui nous attendent. Arrives a Nasca, notre
préoccupation est de trouver un lieu pour déballer nos cartons. Nous investissons la
cour intérieure (qui est aussi le salon) de Jesus qui nous accueille et nous propose de
passer la nuit chez lui. Le mode de vie d´une famille de niveau apparement correct se
dévoile devant nous : Les murs et le sol sont en terre, le toit est fait de paille, la
télévision est allumée en permanence avec un niveau sonore important, l´eau courante
est au centre de la cour, le réfrigérateur est également a l´exterieur et enfin la salle de
bain est derrière l´arbre... Nous partageons le repas du soir, notre premier repas
depuis 24 heures. Du pain, du beurre et du The. Nous préparons nos achats pour les
prochains jours (alimentation et eau).









Malgré de nombreuses épiceries et vendeurs ambulants, nos achats seront limites, a
Nasca mais aussi les jours suivants, et constitues de boites de thon, quinoa, pates,
biscuits, eau minérale, lait concentre et pain. Nous constatons que l´eau, carburant
indispensable, est beaucoup plus chère que la nourriture et le Coca Cola. En effet, le
prix d´une bouteille d´un litre et demi est plus cher qu´un repas. Avant de partir a velo
de Nasca, nous survolons au petit matin, les lignes de Nasca, immenses et très étranges
figures geométriques et d animaux stylises qui peuvent atteindre 300m de longueur. La
couche supérieure du sable a été grattée et les dessins sont formes par des cailloux. L
explication la plus couramment admise a ce jour, est que cet ouvrage a été fait pour que
les Dieux puissent le voir d en haut et assister ses auteurs dans leurs activités de pêche,
d agriculture et dans leur vie en général. Nous enfourchons enfin nos vélos et nous
partons envahis de frissons d émotions dans ce désert. La vision est grandiose. Nous
sommes enfin seuls sur nos vélos dans ce pays qui nous attire tant. Pendant une
semaine, de Nasca à Camana, nous traverserons le désert qui sera deja une succession
de montées et de descentes. Les difficultés rencontrées seront multiples : tempête de
sable pendant deux jours, vent violent de face, soucis permanent pour trouver de quoi s
alimenter jusqu'au village suivant, peu d eau... donc pas de douche mais toilette limite,
pas de lessive et un sable envahissant nos vélos et nous même.









Malgré toutes ces difficultés, un paysage magnifique et très changeant. Imaginez... a
gauche, en fond des montagnes blanchâtres et déja imposantes, plus pres des dunes
dessinées par le vent ou bien des rochers sculptes, des couleurs qui passent du blanc a l
ocre. Au milieu, une route balayée par le vent qui monte et qui descent, avec pour
compagnons de voyage des routiers presses et sympas, des bus très pressés et
encourageant, et des voitures-taxis bondées et déglinguées. A droite, les plages et l
ocean Pacifique, avec ses vagues majestueuses, et quelque fois des Dauphins et des
Lions de mer. Au dessus, un ciel d hiver, tantôt nuageux tantôt très bleu. Au milieu de
nulle part, des maisons ou l on peut manger un plat de riz et de poisson avec un coca
cola rarement froid faute d électricité. Tous les 50 km environ, un village avec une
population intriguée par notre arrivée. Les enfants nous entourent, nous interpellent et
prennent plaisir a faire fonctionner notre poire-klaxon. La population avec laquelle
nous échangeons est souriante, nous déclenchons souvent des éclats de rire, pour des
raisons que nous ignorons parfois, ou par notre mauvaise prononciation. Camana sera
pour nous l occasion de nous doucher (douche bien sur froide), de nettoyer les éelos, de
nous reposer avant d affronter demain matin, nos premiers vrais cols des Andes, car
nous nous élèverons de 0 a plus de 2600 m d altitude.

A très bientôt a tous !!!!