RECIT D'AUSTRALIE

SYDNEY

Samedi 6 janvier 2001l’immensite et l’aridite du pays-continent se devoile sous nos yeux de l’avion qui nous approche de Sydney. Lili termine de constituer nos reserves alimentaires (cacahuetes, pain, confiseries, boissons, fruits…) en reclamant a chaque passage d hotesse un « one more please !»  qui est a chaque fois satisfait avec un large sourire…

Nous sommes excites comme des enfants a l ‘idee de parcourir l’Australie, destination attendue depuis plusieurs annees.

A la reception de nos bagages, nos velos sont bien la, mais 6 de nos 10 sacoches manquent a l’appel… Nous prenons la nouvelle avec fatalite car nous nous etions prepares a ce genre d’evenement et nous nous etions promis que cela ne devait pas remettre en cause la suite de notre voyage.

A Sydney, nous sommes heberges chez Katia. Vous vous souvenez ? Le Perou, le sommet a 4864 m ? C’est la que nous avons fait la connaissance de Katia sortant d’un bus. Voyant notre parcours, elle nous avait propose de venir chez elle lors de notre passage dans sa ville. Meme avec peu de place dans son appartement, elle nous accueille chaleureusement ce qui nous laisse le temps de nous acclimater a la chaleur de l’ete, de nous remettre du decalage horaire et d’attendre des nouvelles de nos bagages qui arriverons 4 jours plus tard.

Katia est notre guide dans la ville : les plages de surfeurs branches… les pubs… la vie trepidante de Sydney la nuit… mais aussi ses clubs de karate. De niveau national, troisieme Dan, c’est l’occasion pour nous de participer a l’un de ses cours.

Immediatement Sydney nous seduit, avec ses nombreux parcs, ses grands espaces et ses magnifiques plages. On y respire des odeurs d’ocean, l’air y est pur malgre ses 5 millions d’habitants. Apres plusieurs semaines dans des pays comme la Chine, l’Inde et le Nepal, ou les populations sont de petites tailles, menues et couvertes de tissus, nous sommes presque genes devant la chair devoilee des femmes et des hommes au physique athletique, sans oublier les poitrines avantageuses des femmes.

Ici l’ambiance olympique regne encore et le sport semble faire parti de la vie des citadins. A partir de 17 heures, partout dans la ville, l’activite economique s’arrete pour laisser la place a une grande dynamique sportive et culturelle. A peine sortis du bureau, les citadins enfilent shorts, maillots, kimonos pour pratiquer leur sport favori.

Nous prenons vite conscience de la valeur de la qualite de vie dans ce pays.

Nous restons une semaine a visiter a velo Sydney et les environs (Blues Mountains).

LES MESAVENTURES DE PIERRE  BRICOLEUR ET LILI INFIRMIERE

A Melbourne, Pierre s’entaille le bras sur 2 cm en manipulant le ‘Leatherman’ de Lili (couteau multi-usages a lames bien affutees). Aussitot Lili sort tout son materiel de secours pour effectuer les soins d’urgence pendant que Pierre effectue un point de compression sans oser regarder les degats… Apres 1 heure allonge, le temps que l’hemorragie s’arrete, nous hesitons toujours a consulter ou non un medecin.

Finalement nous nous rendons a l’hopital. Aux urgences, il faut payer 120 $ (480 Frs) pour seulement voir un docteur ! A cela vient s’ajouter les frais d’intervention…

Nous nous dirigeons donc a velo vers une clinique privee, qui prend rapidement en charge Pierre pour fermer la plaie avec des points pour 30 $. Le docteur montre a Lili comment retirer ces points dans 10 jours. Ce delai passe, nous profitons d’un passage dans une ville pour nous arreter dans la pharmacie principale et leur demander d’oter ces points. Devant leur refus, Lili met en pratique la lecon du chirurgien dans la rue, le malade allonge… sur le trottoir… les velos a cote !

GREAT OCEAN ROAD

Nous partons au sud de Melbourne pour longer la cote de la Great Ocean Road. C’est sur plus de 300 km a partir de Torquay, la plus belle route cotiere du monde selon les australiens ! Nous serpentons entre plages sans fin, abruptes falaises, forets d’eucalyptus, vegetation tropicale et montagnes pendant plusieurs jours. Un décor superbe.

C’est aussi dans ce cadre spectaculaire que nous debutons nos camping sauvages. La, nous avons la chance de decouvrir un matin, a deux pas de notre tente, un Koala dans un eucalyptus. Un autre jour, alors que nous pensons avoir trouve une plateforme surplombant la mer oubliee des touristes, a la nuit tombee, c’est une dizaine de personnes qui arrive pour observer les mini-pingoins !

Nous retrouvons le calme 2 heures plus tard et dormons a quelques metres des vagues qui se brisent dans les rochers dans un vacarme assourdissant…

A Port Campbell, nous decouvrons dans ce magnifique site les Twelves Apostles (les 12 Apotres) etranges formations rocheuses de piliers de pierre surgissant au milieu des deferlantes. Nous integrons la splendeur de ce pays, nous constatons que l’Australie meme au bord de l’ocean n’est pas plate et nous evoluons dans un terrain plutot accidente.

NATURE  ESPACE  PARCS NATURELS

A Glenaire, nous passons la lattitude la plus au sud de notre voyage. Dans cette partie de l’etat de Victoria, nous commencons a decouvrir que des noms de villes marques sur la carte ne sont que des croisements ou lieux-dits, sans habitations.

Quand ces villages existent, ils sont constitues de quelques maisons. Pour des villes plus importantes (jusqu’a 1 500 habitants…) quelques centaines de metres avant l’entrée dans la ville, il n’y a aucun signe de vie. Seulement le Bush (foret), toujours le Bush… a perte de vue et des paturages avec vaches et moutons. Nous traversons de plus en plus de « no-man’s lands » et nos journees s’allongent de plus en plus pour ralier les points de ravitaillement en nourriture et eau potable.

Cette derniere provient de la pluie. Dans cette region d’Australie, l’eau en sous sol n’est pas potable. Aussi l’eau de ruissellement des toits est recuperee par les goutieres et dirigee dans de gros containers. L’hiver, il pleut assez pour satisfaire la consommation du reste de l’annee.

Avec la montee sur Adelaide, la chaleur augmente progressivement atteignant certains jours 38 degres a l’ombre…

Le vent qui souffle en permanence nous permet de supporter cette temperature. Il est souvent de face, rarement favorable et change de direction plusieurs fois dans une meme journee. Ici, le vent du Nord apporte la chaleur et l’orage alors que celui du Sud la fraicheur liee a la proximite de l’Antartique.

Des que le vent se calme, nous subissons l’assaut incessant des mouches… Ceci est insupportable surtout dans les cotes ! Elles se posent sur les lunettes… dans le casque… sur les levres… et nous devons nous equiper d’un filet protecteur pour le visage… tres esthetique ! Imaginez, le casque (obligatoire en Australie) + la casquette + le filet + les lunettes…

Sur ces routes presque desertes, nous savourons ces paysages qui nous offrent des couleurs extraordinaires. Nous avons l’impression que le ciel est plus grand que nulle par ailleurs… Est-ce par la couleur, ces nuages cumuluformes ou lenticulaires ?

Nous scrutons partout autour de nous car nous n’avons toujours pas vu de … kangourous… vivant ! Les seuls apercus jusqu’alors sont sur les panneaux de signalisation ou … morts sur le bord de la route heurtes par un vehicule.

Mais un soir, en fin de journee, notre perspicacite est recompensee et nous apercevons une famille a 50 m de nous. Lorsque nous stoppons nos engins, ils nous reperent aussitot, nous observent quelques minutes avant de fuir en bondissant.

Ce moment d’observation est assez intense quand nos regards se croisent avec l’animal, dans cette nature coloree avec seulement le bruit du vent dans le bush.

Plus loin dans le Coorong, etroite lagune sur 150 km le long de la cote et reserve ornithologique superbe, nous observons une multitude d’oiseaux aquatique et passons meme la nuit sur un point d’observation d’une colonie de pelicans. Le camping sauvage prend une nouvelle fois toute sa grandeur dans ces moments la…

RENCONTRES

Comme a notre habitude, meme s’il est facile de camper dans cette region du monde, nous recherchons les rencontres par le « knoking » habituel pour l’arret du soir.

Les australiens sont tres accueillant et lorsqu’ils ne peuvent pas nous recevoir chez eux, ils nous trouvent une solution. A Laver Hills, apres une interminable cote, le principal du college nous ouvre les portes de son etablissement ferme pour les grandes vacances. C’est dans les sanitaires que nous choisissons de passer la nuit…

Nous rencontrons une vingtaines de familles et les soirees sont tres conviviales. Elles se deroulent tres souvent autour d’une bonne table. Nos hotes sont tres fiers de faire decouvrir a des francais leur tres bon vin et nous prenons plaisir a leur faire honneur en degustant des Chardonnay, Riesling, Shiraz, Sparkling,…

Lors de ces rencontres nos hotes nous font partager les moments importants pour eux : bain au coucher du soleil dans l’ocean avec Dave et Helen a Adelaide, bain du soir dans la piscine familiale chez Dave et Jane passionnes de velo, partie de petanque que nous perdons de justesse avec Doug et Sandy au moment de l’aperitif a Mont Gambier, visite guidee en voiture avec Ralph et Dolly, visite d’un parc animalier…

Nous apprecions le fait que les australiens disent volontiers qu’ils sont « lucky » dans leur vie. L’histoire du pays est tres recente et tres riche de part la diversite des origines de chacun : britaniques, irlandais, allemands, grecs, italiens, polonais… Certains d’entre eux avouent non sans humour etre les descendants des anciens bagnards (convicts).

Depuis Sydney, a chaque rencontre, nous abordons le sujet sur les aborigenes. Plus nous nous dirigeons vers le Nord et plus nos interlocuteurs sont embarrasses. En effet dans le Sud, la communaute est inexistante et les reserves aborigenes se situent plus vers le Nord.

Notre passage a Port Augusta sera marque par la rencontre de Bev et Bruce qui ont bati leur demeure en utilisant une ancienne citerne pour la reserve d’eau de la ville. Une fois leur trois enfants autonomes, ils ont voulu faire profiter de leur grande maison a des enfants handicapes mentaux abandonnes par leur parent. C’est ainsi que Jessica et Nicol ont retrouve  stabilite sentimentale et assistance aupres de Bev et Bruce. Les enfants vont dans des centres la journee pendant que les parents adoptifs travaillent. Nous sommes admiratifs devant leur investissement personnel. Lorsqu’ils nous disent que l’on est courageux de traverser le desert a cette periode de l’annee, nous nous sentons genes et bien humbles devant leur choix de vie.

Dans la partie Victoria-South Australia nous croiserons quelques « push-bikers » : une japonaise en solitaire, un couple de neo-zelandais, deux italiens, un australien, deux jeunes australiens testant des velos d’enfants et tractant une remorque et deux francais nous precedant sur une partie de notre chemin dont on nous a parle mais que nous n’avons jamais vu. A chaque fois, peut etre parce qu ‘ils parcourent uniquement l’Australie, nous constattons que nos velos sont charges comme des anes et que les leur sont beaucoup plus legers…

CENTRE  AUSTRALIA   -    CANICULE   ET    COULEURS

Avec la traversee des vignobles de la Barossa Valley et de Clare Valley au Nord d’Adelaide, nous subissons des chaleurs records. Notre progression en velo est plus penible et nous comprenons les mises en garde des australiens rencontres depuis Sydney par rapport a notre parcours vers le centre du pays.

A Port Augusta nous sentons nos machines chauffer comme des moteurs… C’est alors que nous ecourtons notre itineraire initial prevu dans des regions plus desertiques mais nous maintenons notre trajet en Centre Australie trop attires par cette experience…

Deposes par un bus a Erldunda, nous equipons nos velos de reserves d’eau supplementaires. Ils vont devenir de veritable dromadaires avec 15 litres chacun. Mais cela commence mal, car dans cette station service, seul point de vie, l’eau n’est pas potable et il n’y a pas de « rain water ». Filtrer 24 litres par jour n’est pas concevable quand on transpire un demi litre pour filtrer deux litres !

A 3,30 $ (14Frs) la bouteille de 1,5l, boire de l’eau devient du luxe… Nous optons pour l’utilisation de pastille « micropur ». Heureusement les jours suivant nous trouverons de l’eau de pluie.

La premiere journee nous fait vite prendre conscience que nous devons modifier nos horaires de pedalage. Nous nous arretons a 13 heures pour reprendre la route vers 18 heures alors que la chaleur est encore accablante et le bitume a plus de 60 degres.

Le spectacle est neanmoins magnifique… Une route deserte hormis quelques bus de tour-operator. Autour de nous, l’Outback  et sa terre rouge recemment ravinee par les orages. Nous sommes seuls dans cette nature qui regne souveraine. Cet horizon n’a rarement procure des sensations aussi intenses, cieux immenses, formations geologiques insolites et toujours cette terre rouge a l’infini…

Ce soir c’est la pleine lune et apres un superbe coucher de soleil parseme de nuages, nous roulons a la clarte de la lune jusque tard dans la nuit. C’est une premiere depuis le debut du voyage et il est difficile d’exprimer le plaisir de pedaler de nuit dans cet environement. Quatre heures de repos plus tard, nous enfourchons de nouveau nos becanes avant l’aube et assistons au lever de soleil. C’est desormais notre rythme dans cette partie de l’Australie.

Description… dans la nuit c’est le silence complet, la nature est endormie… on percoit seulement le vent qui vibre dans les rayons… nous roulons au milieu de la route guettant la moindre ombre… nous craignons mais aussi souhaitons surprendre des kangourous… ce n’est pas le cas… nous evitons de justesse une … vache immobile au milieu de la chaussee ! Lili brise le silence en actionnant sa poire-klaxon a chaque tache sombre suspecte.

Avec les premieres lueurs de l’aube, ce sont les premiers chants d’oiseaux (Galahs, Cacatoes, Kookaburra rieur…) et une nouvelle magie de couleur qui commence a nouveau. Le thermometre ne descent jamais en dessous de 25 degres la nuit et au petit jour il fait deja pres de 30 degres.

Des lors la temperature monte tres rapidement pour atteindre 45 degres a l’ombre, cette derniere etant rare voire inexistante sous les quelques mulgas, spinifex et chenes de desert. Nous ne songeons plus qu’a avancer et nous arroser tres regulierement… Nous buvons 12 litres par jour… Nos pneus s’usent a vue d’oeil et nous redoutons la crevaison. S’arreter plus de 5 minutes sans abri serait dangeureux…

Avec ce rythme infernal, nous atteignons Yulara a 14 heures (equivalent d’Avigon-Lyon) en moins de 30 heures repos compris.

AYERS ROCK   -  LES OLGAS

Apres cette traversee desertique nous arrivons dans un veritable oasis touristique en plein milieu de cette region inhospitaliere. Yulara est une petite ville qui permet de concentrer les touristes dans un grand confort. C’est de la que partent les multiples tours et excursions dans les environs d’Ayers Rock.

Ayers Rock (Uluru nom aborigene) est un monolithe de 3,6 km de long surgit a 348 m au dessus de l’horizon. Les Olgas (Kata Tjuta) sont un groupe de rochers a 50 km a l’Ouest d’Uluru tout aussi impressionnants et fascinants.

A l’entrée du parc national au guichet, la personne nous dit que c’est la premiere fois qu’elle voit passer des « push-bike » pour visiter ces lieux… Nous restons trois jours a parcourir a bicyclette ces sites.

Uluru est visite chaque jour par des milliers de personnes pour admirer le coucher et lever de soleil sur le rocher. Si effectivement les couleurs sont magnifiques et changeantes a differentes heures de la journee sur ce site, nous avons la chance, nous, par notre moyen de transport de les apprecier depuis plusieurs jours et pouvons mieux nous impregner de l’ambiance que les tours-TGV que nous voyons defiler au pied de ce rocher.

ABORIGENES

Les aborigenes etaient les habitants de cette ile-continent avant l’arrivee des colons. Ces derniers ont ignore leur presence sur le territoire et ont declare l’ile inoccupee…

Les aborigenes ne connaissaient pas les notions de propriete et de hierarchie. La terre leur venait de leur ancetre. Ils vivaient en plein accord avec la nature car dans leur culture et religion ils en  etaient issus…

Ils ont ete depossedes de leur terre ancestrale mais aussi des lieux sacres.

Aujourd’hui c’est un reel probleme de societe. Alors que la population est constituee d’hommes et de femmes d’origines, de cultures et religions diverses, les aborigenes ne sont pas integres dans la vie economique et sociale. Des lois pour les defendre ont ete mises en place mais ont pour effet d’augmenter les differences et les injustices. Depuis plus de 150 ans, ils font l’objet de segregations et racismes.

Les aborigenes peuvent depuis quelques annees revendiquer leur droit sur certaines terres a condition que celles-ci ne soient pas deja exploitees. Ils leurs restent les terres desertiques a condition qu’il n’y est pas de ressouces minieres… Mais les demarches administratives sont tres longues et ne debouchent jamais… Toutefois, pour les sites sacrees comme Uluru et Kata Tjuta, les terres appartiennent aux aborigenes mais ils ont l’obligation de les louer au gouvernement. Elles sont gerees en commun…

Cette situation nous apparait comme l’exemple meme de l’hypocrisie du gouvernement par rapport a la situation des aborigenes.

Dans les villes comme Alice Springs ou Darwin, on voit la population aborigene errer dans les rues. Ayant perdu leur repere et refoules par les « blancs », ils sombrent souvent dans l’alcool. Difficile pour nous de rentrer en contact avec eux dans ces conditions…

13 500 KM  … CA  USE  LE  MATERIEL

Nous n’allons pas vous redire que nous sommes en excellente forme… C’est normal avec une vie au grand air, supportant des amplitudes de temperatures de –20 degres en Bolivie a + 45 degres en Australie, nous nous sentons tres bien !

Mais ce n’est pas le cas du materiel. De nombreux signes de fatigue parfois inquietant apparaissent deja.

Cote materiel velo :

   la jante de la roue arriere de Pierre a ete changee a l’apparition du troisieme trou de plus de 1 cm. Pierre oublie parfois que ce n’est pas un VTT !

   le pneu arriere de Lili se dechire anormalement. Au bout du troisieme pneu remplace, elle a decide de ne plus utiliser son frein arriere !

   les pneus ont fondu sur le bitume australien…

   les sacoches ne sont plus vraiment etanches avec quelques entailles…

  les craquements augmentent sur le velo de Pierre,

  la chaine de Lili est usee a 80%,

nous sommes a notre dixieme casse de porte-sacoches avant repares par Lili avec des bouts de fil de fer,

et avec nos connaissances mecaniques limitees, nos Giant Expedition sont tres sympas avec nous.

Cote equipement :

*   le filtre a eau n’atteindra pas ses 7 000 litres prevus par le constructeur,

*   nous ne reviendrons pas avec nos trois tee-shirts de depart qui partent en lambaux, uses par le soleil,

*   les gants de velos n’ont pas assez de jours de repos pour etre raccommodes par Lili,

*   un des deux tapis de sol a rendu l’ame et nous alternons les couchages,

*   le sac etanche de la tente n’est plus qu’un amas de scotch,

*   les lunettes de soleil sont rayes sur toutes leur surface,

*   la deuxieme paire de sandales de Pierre ne tient plus que par des bouts de ficelles,

*   le pantalon de Lili a connu deja de nombreux raccommodages et devient fin comme de la soie…

mais nous rassurons nos familles, nous restons toujours presentables !

 

DIRECTION  ALICE SPRINGS  ET   DARWIN

Pour rallier Alice Springs, c’est toujours dans un desert aussi chaud que nous conservons le meme rythme. Nous realisons l’etape la plus longue de notre voyage, 197 km avec une partie de parcours de nuit sans lune et seulement deux heures pour se reposer sur une table a l’abri des reptiles.

Nous arrivons epuises avec un vent de face apres 14 heures de velo dans un des deux seuls points de ravitaillement possibles. La, nous faisons connaissance avec des touristes bloques depuis trois heures pour le changement de leur bus… celui-ci ayant la climatisation en panne ! Une nouvelle fois nous apprecions une certaine saveur de ce voyage…

Dans cette partie de route nous croisons les fameux Road Train, camions mastodontes de 3 a 5 remorques. Nous les craignons car se sont de veritable train de la route qui traversent l’Australie Nord-Sud, Sud-Nord, charges de betails, de carburant ou de denrees diverses. Nos premieres rencontres sont angoissantes et decoiffantes ! Nous apprenons a les entendre de loin et les admirer car ce sont de formidables machines, sympa a voir dans ce décor a l’infini.

Non satisfait de notre traversee de desert interminable, nous faisons un detour special pour franchir le Tropique du Capricorne. Pierre ne voulait pas manquer cette occasion unique et purement symbolique.

C’est par le bus que nous relions Alice Springs a Darwin en observant par la fenetre un décor que nous avons cotoye pres du bitume de Sydney a Alice Springs.

La vegetation change et devient plus verdoyante. A Darwin c’est la saison humide et les innondations sont frequentes.

L’Australie nous a baigne pendant ces 7 semaines dans une atmosphere particuliere… magique… ou l’homme parait parfois comme intrus dans cette immensite sauvage.

Nous partons pour Bali avant de rejoindre la Thailande derniere etape de notre periple. Et oui… la date de notre retour est normalement fixee au samedi 31 mars a Cavaillon place du clos en fin de matinee… Jusqu’a cette date nous buvons comme du petit lait chaque jour qui passe…

A bientot !

Liliane et Pierre                                                               Darwin le 22 fevrier 2001

Laurent Teston toujours sur le pont, prepare sa piscine pour notre retour et reste à votre écoute pour les commentaires sur le site qui reprend les moments de notre voyage

lemondeavelo.free.fr