DELHI-AGRA-VARANASI-FRONTIERE
NEPALAISE
Namaste ! (Bonjour en hindi)
TROIS...
L'Inde, notre nouvelle destination s'annonce déjà difficile a Shanghai. Il nous
faut 3 jours pour parcourir toutes les compagnies sur place et les rares agences de voyage pour dénicher une
liaison pour Delhi. Nous comprenons une fois sur place la raison. La compagnie
Air India a un système informatique des plus rudimentaire et il leur est
impossible de connaître à l avance les disponibilités... Il nous faut ensuite
trois jours d'avion pour relier Shanghai-Bangkok-Katmandou-Delhi que nous
atteignons le 16 novembre, avec cela une nuit dans l’aéroport de Bangkok entre
deux rangées de caddies et une halte difficile a Kantmandou...3 jours enfin,
c'est aussi le temps qu'il nous faut pour nous adapter à cette ville, ce
pays...
Et pour corser le tout, nous arrivons a Delhi la nuit tombée et partons avec
nos vélos dans les rues et routes plutôt sombres dans un trafic incessant avec
la conduite a gauche !
DELHI
Notre première impression de l'Inde est très négative. Pollution visuelle
tout d'abord avec des détritus, gravas, maisons en ruines et charognes en
décomposition. Pollution auditive avec les klaxons dans un trafic désorganise,
les moteurs des groupes électrogènes dans les rues pour palier aux très régulières
coupures d'électricité dans la capitale. Pollution atmosphérique avec une
poussière très importante, les fumées des groupes, le gaz carbonique des véhicules,
les usines... tout cela rendant l'air irrespirable.
Pour couronner le tout, nous subissons l'agressivité des indiens envers le
touriste considere comme une proie facile. Harcèlement des rabatteurs, des
guides en tout genre, des rickshaws (taxi a vélo), des tricycles a moteurs.
Epuises par toute cette hostilité, nous parcourons le premier jour la ville en
vélo pour les laisser ensuite de cote pendant 72 heures, le temps de nous
adapter... Face à ce nouvel environnement la route se presente difficile et
nous éprouvons le besoin de rassembler toute notre énergie.Bien sur, nous
sommes aussi pour quelque chose dans cette situation. Nous choisissons de loger
dans le quartier potentiellement... le plus dense et le plus vivant... la gare
ferroviaire de New Delhi !
Nous n'échappons pas aux images pénibles a regarder. Des gens qui dorment,
vivent ou survivent sur le trottoir, sous un pont de chemin de fer et au bord
d'une rue d'une intense activité diurne et nocturne. La mendicité, les
mutiles, les enfants de moins de 10 ans qui traînent ou qui travaillent déjà.
Dans ce contexte, apprécier Delhi n'est pas aise. Pourtant cette ville a un
charme qui ne nous laisse pas indifférent. Les infrastructures n'ont pas change
depuis le départ des britanniques , il y a plus de 50 ans. Tout est d'époque.
Le centre des affaires a Connaught Place, la gare ferroviaire, la poste centrale
et le centre de tri authentique, les véhicules de marque Ambassador ressemblant
étrangement a nos belles 403 ! Delhi c'est aussi de multiples rues commerçantes
surpeuplées et étroites dans lesquelles se croisent rickshaws, charrettes
et vaches au doux regard ignorant la circulation anarchique.
Mardi 21 novembre au matin, nous partons en direction d'Agra. Traversée toujours
délicate du quartier de la gare puis direction Est. Nous nous égarons un peu.
Pierre avec un plan approximatif fini par perdre la direction. Nous demandons
régulièrement notre chemin car aucune indication de rue n'est visible et les
rares panneaux sont en écriture hindi. Lili en short et pantalon ressent les
regards des hommes. Elle aura même droit a une main baladeuse et des appels
verbaux... Nous ne sommes pas sereins dans cette longue sortie de ville et
devons affronter embouteillages et pollution. Nous pensons sortir de la cite
mais nous retombons un peu plus loin dans un autre quartier surpeuple... Bidon-ville
et taudis installes sur les terrains vague. Circulation bloquée et cette poussière...
toujours cette poussière !
NOS AMIS CHAUFFARDS ROUTIERS
La route devient rapidement infernale. Meme sur cet itinéraire secondaire que
nous prenons pour éviter le gros du trafic, nous subissons les bus, les camions
qui se doublent et se croisent klaxon bloque. Nous avons deux
solutions : soit passer sous les roues de l'un d'eux, soit se jeter sur le
bas-cote de la route malgré les 10 a 25 cm de bordure en contre bas. Pierre
essaie pourtant a plusieurs reprises de les "éduquer" en restant face
a eux jusqu'au dernier moment et sera
ravi les rares fois ou le véhicule corrigera sa trajectoire ! Nous pensons que
c'est un pays de "tares"ou la conduite est suicidaire. Nous réalisons
qu'ici la vie n'a peu de valeur. Chaque jour, ce n'est pas moins
de 4 véhicules accidentes abandonnes au milieu de la route que nous contournons
avec un petit sentiment de justice... Le long des nationales, nous nous
arrêtons dans ce que l'on peut décrire comme des relais routiers ou nous
pouvons en plus de nous restaurer, nous allonger sur des lits de cordes qui
servent aussi de table.
Ainsi nous partageons les repas
avec nos amis "chauffards routiers".
Ceux-ci profitent des pauses pour chiquer du Paan qui se prend a
la fin du repas. Le Paan avec ses vertus digestives et stimulantes peut se
reveler un condiment enivrant.
A la longue, il colore les dents en noir rougeâtre, et rend dépendant. Lorsqu'ils
souhaitent nous parler, ils recrachent par terre le suc alors rougeâtre. Ces
pauses sont aussi l'occasion pour eux de partager une grosse cigarette a
forme conique de fabrication locale... Apres les avoir observes, nous réalisons
combien il est dangereux de les croiser bien qu'ils aient envers nous des
signes très sympathiques. Les routes principales sont dans un état acceptable.
Cependant, lors des traversées des villes et villages cela devient un véritable
chantier. Si cela est pour limiter la vitesse, c'est efficace. Par contre
cela devient inhumain. Poussière, pollution, bruit, bourbier. Les villes moyennes
et villages, dépourvus d'infrastructures,
les égouts sont déverses dans les rues, les déchets et cadavres d'animaux
(du chat jusqu'au bœuf !) sont abandonnes dans les rues. La vie s'organise
tranquillement autour de ce que nous sommes obliges d'appeler, avec nos repères
d'occidentaux, un ..... véritable.....merdier !
COMMUNICATION ET RARES RENCONTRES
Nous apprenons rapidement le OUI-indien. Pour signifier leur accord, les indiens
font un gracieux mouvement de tête sur le cote accompagne parfois d'un
"han"... L'anglais n'est ni la première ni la deuxième langue de
l'Inde.
Elle est utilisée essentiellement
dans les places touristiques et pour les échanges commerciaux, mais est complètement ignorée a quelques kilomètres
des agglomérations. Comme vous le savez, nous mettons un point d'honneur a
rencontrer les familles dans leur foyer. En Inde, nous avons du mal a rentrer
en contact avec la population. Nous savons que ce n'est pas un problème de
langue car nous avons eu l'expérience en Chine. Nous apparaissons comme des
touristes et a notre demande d'hébergement, on nous dirige systematiquement
vers des lieux plus ou moins organises (hotel, guesthouse, salle de restaurant
ou même temple) très très rudimentaires. Nous ne parvenons pas a faire
comprendre que nous souhaitons nous introduire
dans les foyers ceci etant inconcevable pour eux. En rentrant dans la
ville d'Alahabad, Mohamed Touquir nous propose, alors que nous pédalons en direction
du centre, d'etre héberges chez lui et de le suivre. C'est tellement inattendu
que nous restons méfiants jusqu'au moment
ou nous arrivons chez lui et qu'il nous présente sa famille. Celle-ci est
composée d'un garçon et de deux dolescentes qu'il a eu avec sa ... troisieme
femme. Nous sommes invites a prendre le repas qui a lieu après le coucher du
soleil. Nous sommes dans une famille musulmane et c'est le premier jour du
Ramdam! Ce repas se prend dans la pièce principale qui est aussi la chambre a coucher.
Nous nous installons tous sur le lit pour manger sauf la mère de
famille qui reste dans la cuisine pour preparer les mets a meme le sol. Nous
sommes très heureux de pouvoir enfin partager la vie d'une famille. Nous nous installons ensuite dehors dans
l'obscurité, l'electricite étant coupée tous les soirs de 19 a 20 heures. Alors
que Pierre déja couche, le repas ayant du mal a passer... Touquir vient nous
chercher pour prendre .... le .....diner !
A la vue des plats présentés Pierre est encore plus mal... Lili déguste ces
mets de fête et fini la soirée chez les voisins pour les desserts !!! Nous
aimons découvrir la cuisine locale dans les restaurants de rue et non dans les restaurants mentionnes dans le
guide Lonely Planet ou nous voyons que des occidentaux, ce même guide pose sur
la table... Pourtant, a partir de ce jour la, nous devons revoir notre mode
d'alimentation. Le manque d'hygiene, les épices trop fortes viennent a bout des
intestins de Pierre puis ceux de Lili... Nous passons au régime riz blanc et
chowmein (pates sautees) et salade de tomates préparée par nous même. Nous
continuons a craquer cependant pour les délicieuses patisseries très sucrées et
variées et surtout pour le the indien. C'est un the au lait infuse avec des
epices servit dans des pots de glaise qui s'ecrasent par terre un fois vides.
L'INDE AUTHENTIQUE
Notre parcours qui va de Delhi a Gorakpur en passant par Agra et Varanasi
ne représenté qu'une partie de l'Inde, l'etat de l'Uttar Pradesh. C 'est une
region agricole, la plus peuplée de l'Inde, traversée également par le Gange,
fleuve sacre. La vie a la campagne nous parait très rudimentaire. Pour peu que l'on fasse abstraction du
tracteur dans les champs, nous pourrions nous croire plusieurs siècles en
arrière. Que ce soit les maisons de terre, les vetements, les ustenciles de
cuisine ou les outils de travail, tout est de fabrication locale. Dans cette
region, l'Inde nous apparait vraiment authentique et impermeable a l'influence
occidentale. Dans cette simplicite de vie deconcertante, les taches restent
tres penibles. Dans les lieux publics les femmes sont quasi innexistantes. Nous
les croisons au bord
des routes et nous les apercevons dans les champs drapees dans leur magnifique
saris de couleur vive. La majorite des enfants n est pas scolarisee. Les filles
a partir de 6 ans ont la responsabilite de leur petit frere ou petite soeur
alors que les parents sont occupes aux taches agricoles. Les enfants ne
manquent pas de nous saluer par de nombreux "Data" (salut ou coucou).Pour
les enfants scolarises la classe se passe en cette saison sous un
arbre, les élèves assis en tailleur, l'instituteur assis dans son fauteuil, un
tableau noir et une attention facilement perturbée par notre passage.
AGRA VARANASI
C'est a Agra que nous contemplons au lever du jour, le monument le plus
extravagant jamais bati par amour...le Taj Mahal! Celui ci est devenu l'embleme
toursitique de l'Inde avec les avantages et les inconvenients... Pour preserver
de la pollution de ce site datant de 1653 des mesures drastiques ont ete prises
par la ville. Les usines les plus polluantes ont été reinstallées plus loin. Les engins motorises sont interdits
dans un rayon de 500 metres et des milliers d'arbres ont ete plantes a l'Est du
mausolée. La conservation de ce magnifique edifice monopolise plus d'énergie et
d'intéret que la santé de la population vis a vis de la pollution.
Varanasi est la concretisation de ce que nous vivons au cours de notre passage
en Inde. Les religions se cotoient et les prieres resonnent dans la ville pour
notre plus grand plaisir des 4 heures du matin jusque tard dans la nuit pour la
celebration des mariages hindous.Les religions font partie integrante de la vie
quotidienne et rythment celle ci que ce soit pour les hindouistes, les
bouddhistes, les musulmans et les sickhs.
Comme dans toutes les villes touristiques nous sommes assaillis par les
rabatteurs des notre entree dans la ville. Cette fois encore plus nombreux et
plus jeunes, a peine 10 ans... Ils ne nous lacheront pas. Nous choisissons la
vieille ville pour nous loger. Nous devons sucessivement soulever, porter,
pousser nos velos dans les rues très etroites ou l'on se fraie un chemin entre
un troupeau de vaches (l'etable etant la rue!). A l'aube, alors que le fleuve
baigne dans une lumiere magique, sur les Gaths
(marches qui descendent dans le Gange), nous assistons aux rituels du
matin: bains sacres, lessive, yoga, jeu
de cricket, depose d'offrandes, nage pour certains, massages pour d'autres ou
encore rasages, meditations et...cremations. Boire l'eau du gange fait partie
du bain rituel, cela nous dépasse, nous subjugue. sachant que c'est le fleuve
le plus pollue du monde et que nous
voyons se déverser les égouts de la ville sur les lieux meme des bains..
.
PASSAGE DE LA FRONTIERE INDO-NEPALAISE A VELO
Meme si nous etions conscients que l'Inde n'est pas une etape facile, nous
sommes heureux d'avoir pu decouvrir ce pays qui ne se devoile pas facilement.
"Welcome to Nepal" sont les premiers mots que nous avons entendus
en passant la frontiere. Nous avons hate de retrouver les montagnes, l'air
pur et d'approcher le toit du monde.
Ici la préparation des fêtes de Noël n'est pas d'actualité. Pour les Népalais
nous sommes en...novembre et surtout en 2057...la nouvelle année commence...le
1er avril.
Nous vous souhaitons de passer d'excellentes fêtes de fin d'année qui pour nous
auront lieu en compagnie de Marion qui nous rejoint pour la deuxième fois
pendant quinze jours au Népal.
A très bientôt
Lili et Pierre....en direct de Saranghot...face a l'Annapurna, 8091 metres!